La saison des grands froids est là avec toutes ses conséquences sur la vie quotidienne du citoyen. Le recours aux combustibles divers s'est accru. Bois, gaz et gasoil sont fortement demandés. La distribution de ces produits nécessaires pour le chauffage se voit dépassée. D'où les nombreuses pénuries, dont font part les citoyens des différentes régions de la wilaya. Les citoyens sont, par conséquent, confrontés au problème de l'insuffisance du gaz butane. Les dépôts de Naftal et ceux des privés sont vides. Dès qu'un camion arrive, sa cargaison est immédiatement cédée à d'autres livreurs. Connaissant le déficit qu'enregistre la wilaya de Béjaïa en raccordement en gaz de ville, la bouteille de butane est «reine» pour 80% de la population. En effet, le taux de raccordement ne dépasse pas les 17% à Béjaïa, selon les derniers chiffres en notre possession. Les citoyens des régions rurales sont les plus touchés par cette crise de gaz. Il ne sont pas les seuls, puisque durant l'Aïd, les habitants de la ville de Kherrata, pourtant cité urbaine, ont vécu le même phénomène. La situation est parfois critique pour les villageois qui n'arrivent pas à faire face à cette période de froid où les températures baissent de plusieurs degrés. A moins qu'ils aient recours au bois de chauffage et c'est toute la forêt de la wilaya qui en pâtira. C'est le cas présentement dans les régions montagneuses. L'approvisionnement en bois, qui se faisait jadis sous le contrôle d'un garde-champêtre, se fait à présent en toute impunité. Un tour dans la forêt d'Akfadou renseigne sur toute l'ampleur des dégâts que les tronçonneuses ont occasionnés durant les deux dernières décennies. La situation sécuritaire a laissé libre cours aux prédateurs de bois. Une bonne et régulière livraison en gaz butane dans ces régions réduirait, à coup sûr, ce ravage qui ne semble inquiéter personne. La livraison des propriétaires de dépôts privés installés en régions rurales devrait être une priorité d'autant plus que ces mêmes régions subissent souvent des blocages en raison des chutes de neige en pareille période. Mais force est de constater que ce n'est guère le cas puisque souvent ils sont contraints à la fermeture faute d'approvisionnement en gaz butane. Les commerçants, profitant de cette aubaine, augmentent les prix des bonbonnes qui atteignent les 250DA, alors qu'elles sont cédées dans les dépôts de Naftal à 200DA. Des centaines de camions sont parfois visibles devant le grand dépôt attendant plusieurs heures, le chargement. Ce manque flagrant en gaz butane crée des pressions aussi bien sur les commerçants que sur les consommateurs. Ces derniers restent toujours les dindons de la farce. On croit savoir que cette pénurie n'est que conjoncturelle. Le manque d'effectif en raison des congés prolongés à l'occasion de l'Aïd y est pour beaucoup. Le bon sens aurait été de prévoir ce cas de figure pour ne pas pénaliser le citoyen en cette saison.