Une année rude et éprouvante s'achève pour les citoyens avec l'espoir que les salaires seront revus, un jour, à la hausse. Indubitablement, si on demande aux Algériens ce qu'ils retiennent de l'année 2007, leur réponse sera: «C'est l'année du panier vide et des vaches maigres.» L'année qui s'achève a été rude et éprouvante pour les Algériens. Le peu d'économies qu'ils avaient mis de côté -quand cela était possible- est «absorbé» par les augmentations répétitives des produits de première nécessité. Livrés aux mains des spéculateurs, les prix ont connu des flambées spectaculaires. Les bourses étaient soumises à rude épreuve. Et le «spectacle» désolant se poursuit. Jugez-en! La pomme de terre a dépassé la barre des 80 DA/kg, le quintal de semoule a atteint les 6000DA, le lait était devenu une denrée presque rare. Celui-ci n'a, en effet, cessé d'alimenter l'actualité nationale. Les Algériens sont, de ce fait, pris en tenaille entre les subventions de l'Etat qui ont tardé à venir et les transformateurs de la poudre de lait qui avaient suspendu leur activité. Les choses ont été poussées au pourrissement avec l'importation de la pomme de terre du Canada. Et ce qui a ajouté de l'huile sur le feu, c'est la flambée des prix de l'huile de table risquant d'atteindre les 800DA le prix du bidon de cinq litres. Impuissante, la bourse des Algériens l'était aussi devant l'augmentation des prix des fruits et légumes. On a du mal à faire bouillir sa marmite, faute de rassembler les ingrédients nécessaires. L'année 2007 était également celle de la dégringolade du pouvoir d'achat des Algériens. Les conditions de vie se sont encore aggravées. Cette situation, on ne peut plus délicate, n'a pas été sans inciter les travailleurs à exprimer leur ras-le-bol, en recourant à des mouvements de grève successifs. Il est sans doute important de rappeler la «fièvre» observée dans plusieurs secteurs: éducation nationale, enseignement supérieur, chemins de fer, barreau. Ce sont, en effet, autant de secteurs, et pas des moindres, qui ont été secoués par des mouvements de débrayage. Dans ce climat délétère et électrique, le gouvernement, pour calmer les esprits, a annoncé que la révision des salaires des travailleurs de la Fonction publique sera mise en application avant la rentrée sociale 2007. Il convient de rappeler que la décision d'augmenter les salaires des travailleurs a été prise lors de la 12e tripartite, tenue en septembre 2006. C'est à cette époque qu'il a été décidé l'augmentation du Snmg de 2000DA. Les salaires qui étaient jusque-là de l'ordre de 10.000DA, ont été portés à 12.000DA. Cette hausse devait être effective en janvier 2007. Mais rien n'a été appliqué. Pourtant, dans le cadre de la loi de finances 2007, un budget a été débloqué à cet effet. Néanmoins, depuis cette date, les travailleurs attendent toujours. En vain. Pour parer une possible explosion sociale, le gouvernement n'a pas trouvé mieux que de multiplier les promesses. La dernière nouvelle ayant fait le tour du pays: le gouvernement a renouvelé sa promesse de revoir les salaires des fonctionnaires à la hausse. Peut-être d'ici à février 2008. En attendant, les Algériens continueront à se nourrir de promesses et de l'eau du robinet.