L'économie de l'Algérie enregistre un taux de croissance de 10% hors hydrocarbures, signe qu'elle a déjoué les effets négatifs de la crise mondiale. L'événement à retenir pour l'année qui s'achève, est l'adoption de la loi de finances complémentaire. A travers ce texte, le gouvernement s'est donné comme ambition le recadrage du commerce extérieur et des investissements étrangers. Les patrons étaient opposés à la suppression des autres moyens de paiement extérieurs, à l'exception de celui du crédit documentaire. L'une des conséquences prévisibles a été la baisse des importations. Elles ont atteint 35,27 milliards de dollars durant les onze premiers mois de l'année en cours contre 36,05 milliards de dollars réalisés à la même période de 2008, en baisse de 2,17%. Le pays n'a pas d'autre choix pour compenser la chute des recettes d'exportation des hydrocarbures de moitié que de réduire le transfert des devises à l'étranger pour éviter de sombrer dans l'endettement extérieur. Les prix des hydrocarbures commencent à se stabiliser à hauteur de 75 dollars le baril, ce qui est suffisant pour l'Algérie afin de continuer à financer ses projets de développement. En plus d'investir, les entreprises ont besoin de payer leurs travailleurs à chaque fin de mois. Mais les maigres émoluments sont loin de satisfaire toutes les demandes des travailleurs et de leurs familles. Les prix ne font qu'augmenter. Et c'est cette spirale que le gouvernement veut combattre. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia a trouvé la parade: le Code de commerce sera amendé pour fixer un plafond des marges des commerçants. Les prix des produits agricoles sont ceux qui évoluent le plus vite. Mais ce n'est pas pour autant que les produits manufacturés échappent au phénomène. En dehors du prix, qui est une donne liée à la consommation, c'est surtout la production qui est mise à mal. La part de l'industrie dans l'économie de l'Algérie ne cesse de régresser pour ne plus être qu'à hauteur de 5% du produit intérieur brut. C'est un signe de faiblesse de ce secteur qui peine à redémarrer. Le constat s'applique aussi bien au secteur public que privé. Ils sont moins de 500.000 travailleurs à évoluer dans les deux secteurs. Ces faiblesses sont abordées à plusieurs reprises aussi bien par le gouvernement que par les patrons. Les deux sont d'accord pour relancer la machine économique. Le gouvernement pense qu'il est plus que temps de se débarrasser du poids écrasant des hydrocarbures dans l'économie nationale. Le seul hic est que les investisseurs continuent à penser que le climat des affaires n'est pas tout à fait au point pour ce genre d'initiatives. Ce constat est partagé par les étrangers. Mais ils doivent désormais associer les locaux à hauteur de 51% dans leurs projets d'investissements en Algérie. C'est la condition pour pouvoir profiter de la manne de plus de 150 milliards de dollars. Ce ne sont pas les projets qui manquent. Et ils sont à forte concentration de main-d'oeuvre. Les autoroutes, les barrages et le logement sont parmi ceux-là. Ces projets vont se poursuivre en 2010. Ils le seront même jusqu'en 2014. Dans cette perspective, plus de 150 milliards de dollars seront investis. La loi de finances de 2010 sera signée incessamment et les affectations budgétaires pourront commencer. L'accent sera mis sur la gouvernance. Le gouvernement ne va plus tolérer des rallonges budgétaires de plus de 15%. Les entreprises de réalisation doivent même concevoir et élaborer leur comptabilité sur de nouvelles bases. C'est la conséquence de l'entrée en vigueur à partir du 1er janvier du nouveau Plan comptable national. Soit en même temps que le nouveau Salaire national minimum garanti (Snmg). Cette année qui s'achève a aussi été un prélude pour la reconduction du Pacte économique et social. Il aura pour ainsi dire, une nouvelle validité de quatre ans.