Le débrayage ne semble pas recueillir l'unanimité au sein de cette administration. La section syndicale de la Direction générale des Douanes (DGD) conteste le préavis de grève lancé par le Syndicat national de la même institution (SND) et demande le retrait de confiance au secrétaire général du SND. En effet, la grève annoncée pour les 9 et 10 de ce mois ne semble pas recueillir l'unanimité au sein de l'administration de la douane. «C'est une grève illégale», dira le SN de la DGD, M.Bougdia, arguant le fait que la base n'a pas été concertée et que des sections syndicales, comme celles du port d'Alger et de la direction générale, ont été sciemment mises en quarantaine. Notre interlocuteur s'interroge sur les motivations de cette grève d'autant que «22 points de la plate-forme de revendications ont été résolus. Reste la révision du régime indemnitaire du statut particulier applicable aux travailleurs des douanes, qui sont en négociations». Notre interlocuteur dénonce la manière dictatoriale avec laquelle le SG du SND gère l'institution syndicale, en estimant qu'«il n'a rien réalisé depuis son élection au profit des travailleurs du secteur. Bien au contraire, il a toujours été contre les travailleurs». Le syndicat déplore l'excès de précipitation affiché par le Syndicat national devant une telle prise de décision «au moment où notre pays se trouve confronté à divers événements tragiques». Aussi, le choix de la période de grève demeure beaucoup plus motivé par des intérêts stratégiques que par la satisfaction des aspirations des travailleurs. «Il y a lieu de signaler que certains signataires de ces mêmes préavis de grève ne représentent qu'eux-mêmes à l'image de la section syndicale des douanes du port d'Alger dont le mandat est échu depuis plus d'une année.» M.Bougdia se montre très confiant en affirmant que «la grève n'aura pas lieu». Il nous apprend, à ce sujet, que son syndicat est mobilisé pour mettre en échec ce mouvement. Des concertations ont été entamées avec les différentes sections syndicales de la douane, au niveau des ports et aéroports du pays. «Nous pouvons confirmer, aujourd'hui, que le corps douanier rejette la décision du Syndicat national», précise-t-il. Et d'ajouter: «Nous refusons de paralyser le secteur en étant conscients des pertes financières colossales que pourrait engendrer un tel mouvement.» Par ailleurs, un représentant du Syndicat national des douanes, contacté par nos soins, nous a affirmé: «Nous avons épuisé toutes les voies de recours, nous estimons aujourd'hui que le débrayage est l'ultime moyen pour faire aboutir nos revendications.» Sur une question suggérant un éventuel boycott de l'administration, il nous répond: «Ce serait grave dans la mesure où nous revendiquons les intérêts des travailleurs.» Notre interlocuteur, en usant d'un ton diplomatique, nous affirme que les portes du dialogue demeurent ouvertes, tout en estimant que «la décision de grève est maintenue. Il serait objectivement impossible de résoudre, en deux journées, des problèmes qui perdurent depuis plusieurs années.» Au milieu de cette tempête, l'administration des douanes préfère jouer le rôle d'observateur en attendant le jour J.