Les «candidats à la mort» voulaient profiter de la fête de fin d'année pour se faufiler à travers les mailles des gardes-côtes. Le phénomène de l'immigration clandestine en Algérie, a connu une nette recrudescence durant les deux derniers jours de l'année écoulée. Ainsi, 51 «harragas» ont été interceptés aux côtes ouest du pays. Ces candidats à l'immigration clandestine voulaient, en effet, profiter de la fête de fin d'année pour se faufiler entre les mailles des gardes-côtes et gagner ainsi «l'Eldorado» tant espéré. Peine perdue, puisque les filets de ces mêmes gardes-côtes ont été si bien tendus que l'opération montée pour traverser la Méditerranée a été vouée à l'échec. Il faut dire que le chiffre de 50 personnes voulant fuir le pays, en une seule nuit, est édifiant. C'en est même un chiffre de trop puisqu'il s'ajoute à ceux de la liste de plus de 1500 autres candidats ayant tenté leur chance tout au long de l'année 2007. Il convient de préciser, en outre, que la tranche d'âge de ces harragas varie de 20 à 38 ans. Ce qui signifie qu'il s'agit de la tranche d'âge la plus active de la population qui cherche, vaille que vaille, parfois au risque d'y laisser la vie, à quitter le pays. Les observateurs estiment que le recours à cette «solution» extrême, atteste de la dégradation lamentable des conditions de vie à laquelle fait face la jeunesse algérienne. Car, au demeurant, risquer sa vie pour atterrir dans un pays, souvent hostile, n'est qu'une forme de suicide. Le suicide est d'autant plus lent lorsqu'on apprend que la majorité de ces candidats finit pas être refoulées du sol européen. En outre, avec les nouvelles mesures, on ne peut plus draconiennes, élaborées par les pays du Nord, afin de contrecarrer les flux migratoires, les chances de réussir sont de plus en plus minimes. Les experts de la question estiment que l'ampleur qu'a pris ce phénomène, notamment ces 15 dernières années, incombe aussi bien aux pays d'origine des populations immigrantes clandestinement, qu'aux pays de destination. En effet, les politiques de développement élaborées par les pays d'origine, qui souvent vouées à l'échec, sont l'un des arguments ayant contribué à l'exacerbation du phénomène et les plus brandis par les observateurs. A cela, on ajoute la bureaucratie galopante, les disettes, les maladies, et les guerres fratricides, qui sont autant d'éléments à l'origine de l'ampleur qu'a pris le phénomène de l'immigration clandestine. Il est certain que, devant une situation de crise inextricable, que vivent les pays sous-développés, et en l'absence d'un espoir qu'une quelconque solution pointe à l'horizon, le phénomène ne cessera d'atteindre des proportions inégalées. Ainsi, au lieu d'essayer de résoudre les problèmes internes, les gouvernants de ces pays ne cessent de verser dans des promesses, qui ne relèvent que de la pure et simple démagogie. Pourtant, les experts ne cessent d'insister qu'il «ne faut jamais politiser la question des harragas» mais doit être, plutôt «traitée dans les mêmes formes et avec la même importance que les autres phénomènes sociaux». Par ailleurs, même si une part de responsabilité de l'exacerbation du phénomène incombe aux gouvernements des pays sous-développés, il n'en reste pas moins que les pays du Nord ont également contribué à son aggravation. En effet, les mesures coercitives en matière d'obtention des visas, conjuguées à l'absence d'aides au développement des pays pauvres, les populations de ces pays n'ont d'autres recours que la fuite, à tout prix. Pis encore, les pays développés ne cessent de fomenter les complots les plus diaboliques afin de pousser encore la rive sud de la planète dans les guerres les plus insensées. D'ailleurs, la règle est connue: «Qui sème le vent, récolte la tempête».