Certains géologues estiment qu'il est de l'intérêt de l'Algérie de maintenir le niveau des exportations de gaz naturel. Les prix du baril de pétrole ont atteint les 100 dollars. L'or noir est chauffé à blanc. On puise de plus en plus pour satisfaire la demande mondiale qui va crescendo, notamment avec l'entrée fracassante, ces dernières années, des futures puissances économiques mondiales: la Chine et l'Inde. Avec cette donne économique, l'Algérie, à l'instar des autres pays producteurs de pétrole, sera appelée à accroître davantage sa production. Or, les experts économiques et scientifiques ne cessent de tirer la sonnette d'alarme sur l'amenuisement progressif des réserves algériennes de pétrole. Ainsi, selon le géologue et non moins ancien patron de Sonatrach, Abdelmadjid Attar, ces réserves ne suffisent que pour 18 ans! M.Attar persiste et signe que ses confirmations reposent sur des données scientifiques bien précises, et non sur des spéculations. Pis encore, se basant sur les réserves pétrolières dont dispose l'Algérie, Abdelmadjid Attar estime qu'à partir de 2030, l'Algérie ne pourra plus exporter des quantités aussi importantes d'or noir, comme elle le fait actuellement. Et pour cause: les réserves algériennes en la matière, ne pourront répondre qu'à la seule demande locale qui, elle, va crescendo. Il estime qu'il est de l'intérêt de l'Algérie de maintenir le niveau actuel du volume des exportations de gaz naturel, qui représente 67 milliards m3 par an, vers l'Europe pour couvrir la demande locale qui connaîtra une «forte augmentation». Les prévisions, on ne peut plus inquiétantes de Abdelmadjid Attar, viennent comme pour confirmer et, pour ainsi dire, appuyer celles faites, à chaque occasion, par le président de la République. Ce dernier estime que les réserves algériennes de pétrole suffisent pour 25 ans. Pourtant, d'autres experts internationaux écartent du revers de la main ces hypothèses qui, selon eux, ne sont que de la pure affabulation. Ces derniers se basent en effet sur le fait que l'exploration pétrolière en Algérie n'a pas encore atteint son point optimal. Le pays est même loin de la norme mondiale d'exploration des zones pétrolières. En effet, l'Algérie explore une moyenne de 8 puits sur 10.000km², alors que la norme internationale est de 100 puits/10.000km². A se fier donc à ces données, on déduit que l'Algérie a, jusqu'à présent, sous-exploité ses capacités de production. Cette vision est partagée, en Algérie, par le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, et du président-directeur général de Sonatrach, Mohamed Meziane. Ce «biumvirat» défend bec et ongles cette thèse. Elle est même considérée comme la source d'où il tire son optimisme, voire sa politique défendue au sein de l'Opep, notamment en ce qui concerne l'augmentation de la production de pétrole pour répondre à la demande du marché mondial. Par ailleurs, quelles que soient les analyses, et la qualité des pronostics et estimations qui en ressortent, l'Algérie devra, vaille que vaille, s'orienter vers les énergies renouvelables. Elle doit même investir davantage dans l'énergie nucléaire, et solaire. Car il faut se détromper: les réserves pétrolières de l'Algérie ne dureront pas une éternité. L'urgence est de penser aux générations futures, celles de l'après-pétrole. Il est important de rappeler, en ce sens, qu'en 2006, le gouvernement algérien avait annoncé le lancement d'un programme de 9,6 millions d'euros pour la promotion d'énergies renouvelables au profit des populations du Grand Sud algérien. Notons que ce programme fait suite à celui de l'électrification des zones sahariennes, et qui a coûté la bagatelle de 10,7 millions d'euros.