Rachid Abdelmoumène, ancien émir de katiba el ahoual, une dissidence du GIA, veut prétendre aujourd'hui au statut d'émir national du Gspc. Avec quelques fidèles, Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, numéro un du Gspc, devenu Al Qaîda au Maghreb islamique, depuis septembre 2006, est de plus en plus isolé. En nommant Rachid Abdelmoumène alias Hodheïfa Abou Younès El Assimi à la tête de la zone II, en remplacement de Sofiane Fassila, abattu par les services de sécurité à Tizi Ouzou durant le mois de Ramadhan dernier, l'émir national du Gspc s'est retrouvé face à un redoutable concurrent pour le leadership. Ce que les services de sécurité ont pressenti après que Droukdel ait fait appel à d'anciens vétérans du GIA (voir L'Expression du 3 janvier 2008) est en train de se confirmer, notamment après les aveux de 8 repentis qui ont récemment déposé les armes à Tizi Ouzou, Boumerdès et Bouira. Rachid Abdelmoumène, ancien émir de katiba el ahoual, une dissidence du GIA, âgé de 39 ans et né à Baraki, veut prétendre aujourd'hui au statut d'émir national. Toutes les décisions au niveau des maquis de la zone II dépendent de la volonté exclusive de Hodheïfa Abou Younès El Assimi. Ce dernier, avant de rejoindre la zone II, relevait de la zone 7 englobant les massifs montagneux de Jijel, Skikda, Annaba et Guelma, après la neutralisation d'Antar Zouabri à Boufarik en février 2002. Ayant pris les maquis en 1994, ce terroriste s'est distingué par son comportement sournois et haineux. Il a à son actif plusieurs attentats. Ce vétéran du GIA vise à rassembler sous sa bannière les cinq katibas affiliées à Al Qaîda au Maghreb islamique. Katiba ennour, katiba el farouk, katiba el ansar, Aïn El Hammam et la katiba dirigée directement par le présumé numéro un du Gspc, Abdelmalek Droukdel. C'est la seule katiba que pourrait redouter le nouvel émir de la zone II, puisqu'elle comprend les proches collaborateurs d'Abou Mossaâb Abdelouadoud et quelques fidèles lui obéissant au doigt et à l'oeil. La situation dans les maquis, dans sa globalité, introduit, à ne pas en douter, les stigmates d'une implosion au sein d'Al Qaîda au Maghreb islamique. Une question de leadership. Droukdel se trouve désormais devant une équation à plusieurs inconnues. Dans de telles circonstances couplées aux coups de boutoir des services de sécurité, Al Qaîda est de plus en plus dissuasive. Les commanditaires d'attentats kamikazes font dans l'imprévisible pour assurer des coups médiatiques, en endoctrinant les plus jeunes et profitant du déséquilibre psychique de certains des leurs qui ne servent plus à rien, à l'image de Kamel Mouhoun alias Abdallah El Chaâyani, handicapé à 70%, auteur de l'attentat contre le siège de la Sûreté de daïra de Naciria, ou encore Chelbi Brahim alias Abou Othmane, âgé de 64 ans, auteur de l'attaque contre le siège de l'ONU à Hydra. En d'autres termes, Al Qaîda au Maghreb exploie la précarité sociale pour justifier la guerre déclenchée contre la Nation algérienne.