La nouvelle donne vise à élire une nouvelle direction et à désigner de nouveaux chefs. Sur les conseils avisés d'Oussama Ben Laden, numéro un d'Al Qaîda, Hassen Hattab, prenant la relève après la neutralisation de son aîné Abd El Kader Hattab, crée en 1998 le Gspc. Son objectif: unifier les maquis sous sa bannière. Cependant, le fondateur du Gspc, désormais Al Qaîda au Maghreb Islamique, n'y parviendra pas. D'abord, les opérations de ratissage menées régulièrement par l'ANP ont progressivement réduit les capacités du mouvement du Gspc. Ensuite une dissidence interne, introduite à l'époque par Abd Errezzak El Para et enfin, Hattab avant sa rupture en 2003 avec le terrorisme, n'était pas en mesure de fédérer les desperados des GIA. Mais là où Hattab semble avoir échoué, Abd El Malek Droukdel, alias Abou Massaâb Abd El Ouadoud, ayant pris les rênes du Gspc après la neutralisation de Sahraoui Nabil à Béjaïa, paraît le chef séditieux qui aurait le mieux réussi à intégrer le salafisme aux GIA. Ayant déjà activé au sein de cette organisation du temps de Antar Zouabri, Droukdel a, selon des sources bien informées, fait appel à d'anciens vétérans des GIA à l'image dudit Djabari alias «le chimiste», nommé conseiller militaire en remplacement de Yahia Djamdi, alias Abou Amar, devenu émir de la zone 9 à la tête de katibat el moulathamoun. On croit savoir, selon les mêmes sources, que le numéro un du Gspc procède à la restructuration de son organisation, d'autant plus que cet émir, issu d'un syndicat du crime, n'a pas cessé de comptabiliser des pertes, notamment après la neutralisation de ses principaux collaborateurs et chefs terroristes. La dernière perte remonte à quelques jours faisant état de l'arrestation par les services de l'Armée nationale populaire de Maârouf Khaled, alias Abderrahmane, âgé de 28 ans, un des cerveaux de l'attentat contre le Palais du gouvernement. Les GIA ont été plus d'une fois discrédités par la multiplication des massacres collectifs de civils. Cela n'a pas empêché Droukdel, qui prétend ne pas verser dans la dérive des GIA, de solliciter ses ex-opposants. Cette nouvelle donne vise, à ne pas en douter, selon la lecture faite par les services de sécurité, à élire une nouvelle direction et à procéder à la désignation de nouveaux chefs. En fait, prétendant au même statut que Abou Mossaâb Al Zarquaoui, l'ex-chef d'Al Qaîda en Irak, abattu par l'armée américaine, Abd El Malek Droukdel aspire à devenir «l'icône du djihadisme international au Maghreb». Les mêmes sources ont eu à élaborer une autre lecture: Droukdel, pourchassé par les forces de sécurité et assiégé aux fins fonds des maquis de la Kabylie, a vu son champ de manoeuvres se réduire. «Cette faiblesse» pourrait constituer pour les desperados des GIA une opportunité pour désavouer l'actuel numéro un du Gspc au profit des GIA et des réseaux dormants de cette organisation. Les mêmes sources n'écartent pas dans ce cas l'hypothèse de voir des guerres intestines éclater pour le leadership. L'autre information en possession de nos sources fait état de l'éventuel recours des «Gspcites» aux petits délinquants pour constituer des milices islamistes et obtenir le maximum de renseignements.