La question se pose avec acuité au sein de la base militante du FLN à Béjaïa. Maintenant qu'il n'y a à l'horizon, aucune échéance électorale, du moins pour l'année en cours, la mise en place d'organes légitimement élus devient une priorité pour en finir avec le provisoire qui dure. Entre une nouvelle restructuration et la réactivation de l'ancienne instance exécutive, les avis restent partagés. D'un côté, il y a ceux qui penchent pour une réactivation pure et simple de la mouhafadha, élue en novembre 2006. Une instance, qui a eu à gérer avec brio les élections locales partielles plaçant le parti en 2e position. Sa position rebelle adoptée lors des législative, de mai 2007 lui a valu son écartement de la gestion des affaires du parti au profit d'une coordination provisoire, toujours en place d'ailleurs. De l'autre, les adeptes de la restructuration de toutes les kasmas afin, argue-t-on, «d'ouvrir les portes à la jeunesse» qui «ne cesse de placer ses espoirs» sur l'ex-parti unique. La bataille est donc lancée. De nombreux cadres du parti, dont notamment ceux élus à l'instance exécutive en novembre 2006, estiment que «le parti a tout à gagner en réactivant l'instance exécutive» d'autant plus que «celle-ci n'a jamais été officiellement dissoute». Les partisans de cette option s'appuient sur le gain de temps et surtout les résultats obtenus lors des partielles, organisées sous leur houlette. «Le FLN avait pris la 2e place haut la main», déclarait M.Bourouih Mohand Akli, un des membres de la commission exécutive, secrétaire de la kasma de Souk El Tenine. Exception faite de l'épisode des législative. «Nous avons travaillé dans l'intérêt du parti lors des dernières élections locales», a-t-il ajouté, comme pour dire que tous les mécontentements sont dissipés au profit d'un nouveau départ qui ne nécessite point de remise en cause. Ce proche d'Abdelaziz Belkhadem sait de quoi il parle, lorsqu'il avance l'option de «reconduction de l'ancienne mouhafadha». De son côté, l'actuelle coordinatrice de la commission provisoire a déclaré «ignorer cette option» et parle d'«une instruction émanant du secrétaire général du parti pour une restructuration». «Nous allons refaire la structuration pour aboutir à une assemblée élective». «La mouhafadha est dissoute à moins que les secrétaires de kasmas leur redonnent confiance», fait remarquer Mme Dalila Fourar, ex-députée. Plus loin, le proche de Belkhadem a souligné qu'«elle n'est pas candidate» mais qu'«elle veillera à ce que les choses se passent dans la transparence et la démocratie». Le Front de libération nationale à Béjaïa, aux commandes de huit municipalités dont deux importantes, Béjaïa et Sidi Aïch, reste animé par le souci de poursuivre son parcours, positif depuis les derniers scrutins. Le débat interne sur toutes les questions n'a rien à envier aux autres partis dit démocratiques.