Tizi Ouzou multiplie les actes de vigilance et refuse de céder à la terreur. La situation sécuritaire en Kabylie s'est quelque peu dégradée ces derniers jours. L'attentat de Naciria a provoqué une onde de choc parmi les populations. Notamment le fait que le kamikaze soit de la région et qu'il ait utilisé un camion acheté pour la collecte de lait. Depuis quelque temps, des habitants de villages et hameaux tant de l'extrême est, que du sud de la wilaya, affirment avoir informé les services de sécurité sur les passages de groupes armés. Selon ces habitants, les groupes composés d'une dizaine d'éléments, généralement armés de kalachnikovs, essaient de passer à la lisière des villages et hameaux sans déranger les civils. C'est le cas dans la région d'Aït Yahia près d'Aïn El Hammam ou encore près du col de Tirourda et sans le sud de la wilaya, comme dans la région de Boumahni et de Draâ El Mizan. D'autres sources affirment que des groupes terroristes ont été signalés dans les environs de la forêt de Yakouren. Selon des sources, les groupes ne se font voir que contraints et forcés. Ils évitent généralement la rencontre des citoyens et souvent se terrent pour ne réapparaître que le soir. Souvent, ces hommes armés se mettent en groupe pour opérer des sorties et faire des incursions avec comme objectif le vol de véhicules, les faux barrages ou encore le déplacement d'un endroit à un autre. Ce dernier mouvement étant décidé à chaque fois que les forces de l'ordre font peser sur les lieux du «refuge» un déluge de feu et de fer. En ville, les établissements publics et surtout les daïras et les commissariats de police, sont en train de se barricader. Des rues sont ainsi interdites à la circulation et des barrières et autres obstacles tels que les cubes en béton sont ainsi placés devant les accès des commissariats, à telle enseigne que circuler dans la ville de Tizi Ouzou est un véritable enfer. La même situation est vécue dans certains villages et certaines villes de l'intérieur de la wilaya. Pis encore, et depuis qu'un terroriste a été arrêté par la police à Mekla, dans un bus en provenance d'Aïn El Hammam, les gens ont opté pour d'autres moyens de transport. Les bus sont ainsi désertés. Dans le sud de la wilaya, par exemple dans la ville de Boghni, sise à une quarantaine de km du chef-lieu de wilaya, les gens affirment que circuler sur le CW 128 après une certaine heure de la soirée est devenu difficile. Non pas que les choses soient des plus dangereuses, mais les «on-dit» et autres rumeurs ont entouré cette portion de route des plus dangereuses. Malgré toute cette agitation, les citoyens essaient de faire en sorte que la vie continue et que les rumeurs n'empoisonnent pas leur vie. Les forces de l'ordre pour leur part développent des actions sur le terrain: sorties des patrouilles, barrages mobiles, ratissages et surtout un travail basé sur le renseignement qui commence à donner des résultats. La Kabylie qui est voulue à feu et à sang par les éléments criminels, refuse de plier les genoux et, malgré les dernières actions qui ont marqué le vécu des citoyens, la vie se poursuit comme si de rien n'était.