Le pays vit à l'heure de la plus grande compétition sportive du continent. A dix jours du coup d'envoi (20 janvier) de la Coupe d'Afrique des nations organisée au Ghana, le pays, à l'image d'Ekow Smith et de beaucoup de ses compatriotes, aidé par des campagnes publicitaires innombrables, compte les jours et ressent «déjà la fièvre monter». Rouge, jaune et vert, les couleurs du Ghana, ou frappé du logo de la compétition, les tee-shirts du supporteur ghanéen Ekow Smith sont prêts jusqu'à la finale le 10 février, que le Ghana «doit remporter». «Je peux vous le dire, je sens déjà la fièvre monter», s'enthousiasme-t-il à 11 jours du coup d'envoi de la compétition. Il n'est pas le seul. Des panneaux publicitaires dans tout le pays invitent tous les Africains et le reste de la planète à «partager leur passion au centre du monde». Ces affiches sont relayées par des spots radiophoniques et télévisuels engageant les Ghanéens à être prêts pour l'événement, c'est tout le Ghana qui bouillonne. Du grain de riz au matériel high-tech, tout est fait pour attirer supporteurs...et consommateurs. Le sponsor principal de la compétition MTN (télécommunications), et son plus célèbre concurrent Tigo ont axé toutes leurs campagnes de communication sur l'évènement. «C'est le jeu», pour le premier, «Soyez un vrai fan» pour le second, tout est prêt pour accueillir et susciter l'engouement populaire. Pas un lit de libre, chambres pré-réservées avant même la fin des travaux de certains établissements, à l'image de l'économie locale, l'hôtellerie ghanéenne va profiter à plein régime de l'afflux massif de supporteurs. «Si les réservations de chambres d'hôtel sont un critère, je peux dire que le Comité local d'organisation (LOC) a bien fait les choses en clamant qu'un million de visiteurs étaient attendus», déclare le journaliste sportif ghanéen Karl Tufuor. «J'ai été autour d'Accra pour trouver des chambres à quelques personnes venues d'Europe, et ça a été dur!», ajoute le journaliste pour illustrer l'engouement généré par la CAN. Aux problèmes de réservation, inhérents à toute grande compétition, les organisateurs ont dû faire face à d'autres problèmes. D'abord à Kumasi, deuxième ville du pays, qui doit accueillir de nombreuses délégations et dont l'un des hôtels n'était pas terminé à 11 jours du début du tournoi. «Le temps presse, mais nous allons faire tout ce que nous pouvons pour que le pays soit prêt», assure Kofi Amoah coordinateur du LOC. La vente des billets, qui devait initialement démarrer le 1er janvier, a été reportée au 4 puis promise pour le 7 par Kofi Amoah, le président du LOC. Finalement, seuls ceux pour voir les matches du Ghana ont été mis en vente. De l'hôtellerie aux billets, tout ce qui touche à la CAN est sujet à l'impatience et à l'enthousiasme. Mais deux stades ont été construits, à Tamale et Sekondi-Takoradi, et les réfections de ceux d'Accra et de Kumasi sont achevées. Les inspecteurs de la Confédération africaine de football (CAF) se sont dit satisfaits, même si quelques inquiétudes subsistent sur les terrains d'entraînements, pas tous terminés. En dépit de toutes ces péripéties, Ekow Smith croit savoir que le Ghana imitera «la Tunisie et l'Egypte», derniers pays organisateurs...et vainqueurs.