La normalisation par la force semble avoir eu raison de la mobilisation observée jusque-là. L'appel qui a été lancé aux lycéens et lycéennes de la ville de Tizi Ouzou pour une marche pacifique n'a pas eu l'écho escompté. La normalisation par la force semble avoir eu raison de la mobilisation observée jusque-là. Quoique l'appel ait été jugé «anonyme» par certains lycéens, quelques dizaines d'entre eux se sont rassemblés au rond-point du centre-ville vers 12h30. Les fourgons de CNS, stationnés aux abords du théâtre communal Kateb-Yacine, l'ex-permanence des ârchs, ont vite quitté les lieux pour dresser au niveau de la gare routière un cordon de sécurité afin de dissuader les lycéens de rejoindre la cour de justice de Tizi Ouzou. Ceux-ci ont marché jusqu'à la gare routière avant de rebrousser chemin par l'ancienne route d'Alger. Arrivés au niveau de la poste du centre-ville, ils ont observé une minute de silence à la mémoire des martyrs du printemps noir et se sont dispersés dans le calme. Cette manifestation, qui devait être couronnée par un sit-in devant la cour de justice, a été organisée pour «exiger la libération immédiate et sans conditions de tous les détenus du mouvement citoyen», «l'arrêt immédiat de la violence aveugle», et «la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur». Il est à rappeler que les lycéens n'en sont pas à leur première manifestation, depuis le début de la protesta en Kabylie. Leur maturité n'étant plus à démontrer, eux qui ont refusé une deuxième session régionale du bac exigeant et arrachant une deuxième session nationale. Concernant la relative participation à la marche, les lycéens n'ont pas hésité à affirmer que le «tract anonyme» a été l'oeuvre d'un parti implanté localement, alors que d'autres disent ignorer cet appel.