Le mois dernier, le ministère de la Jeunesse et des Sports a prononcé des sanctions à l'encontre d'un certain nombre de secrétaires généraux et de DTN de fédération sportive. Démarche tout à fait banale dans la mesure où selon la loi, celle sur le sport, ce sont des personnes désignées et installées par le MJS et non des élus. L'article 37 de ladite loi stipule que ce «personnel est soit mis à la disposition de la fédération, soit recruté selon des formes conventionnelles approuvées par le ministre chargé des Sports parmi les personnels remplissant les conditions réglementaires d'exercice». Par conséquent, si ce personnel est reconnu coupable de négligence ou de faute, il est du devoir de la fédération de faire en sorte qu'il soit sanctionné. Il arrive, cependant, que la fédération ne fasse rien et conserve à son poste la personne incriminée, le plus souvent pour des raisons liées à des intérêts personnels et de camaraderie. Quand un président de fédération ramène lui-même un secrétaire général, il lui est difficile de le «dégommer», car il sait qu'il pourrait en être éclaboussé. Dans ce cas-là, le MJS peut intervenir s'il estime que la dérive est allée trop loin, d'autant, comme on l'a dit, que nous avons à faire à des personnes désignées et non des élus comme l'est un président de fédération. Selon l'article 100 de la loi sur le sport, le MJS prononce des mesures disciplinaires qu'après «avis de l'Observatoire national des sports et du Comité olympique algérien». C'est ce qui s'est passé avec les sanctions citées au début de notre commentaire. L'avis, consultatif, faut-il le souligner, du COA, n'est en rien anormal surtout si l'on tient compte des résolutions de son assemblée générale et approuvée par son Comité exécutif, résolutions parmi lesquelles il en est une des plus significatives, puisque, dans le programme d'action 2007, de l'instance olympique, il est spécifié qu'il y aura «un programme semestriel de concertation avec le ministère de la Jeunesse et des Sports». L'assemblée générale a, en outre, recommandé «le suivi par le COA, en relation avec les fédérations sportives, de la préparation de nos athlètes pour les Jeux olympiques de Pékin-2008». Le 20 octobre 2007, lors de sa réunion ordinaire (réunion à laquelle a assisté la majorité des membres), le comité exécutif du COA, a voté une résolution «pour s'élever contre des agissements de dirigeants des fédérations sportives, qui heurtent les règles de l'éthique et de la bienséance». La résolution s'élève «contre ce type de comportement et contre toute atteinte à l'éthique et à la morale sportives dont le Comité olympique algérien est le garant». Elle se termine par «l'approbation du Comité exécutif du COA de toute action d'assainissement engagée par le MJS». Si, donc, le Comité olympique algérien a approuvé les sanctions en question, il l'a fait conformément aux instructions de son Comité exécutif. «Le Comité olympique algérien peut-il rester sans réaction lorsqu'il s'aperçoit que le DTN de l'athlétisme ne connaît même pas quels sont les athlètes qui ont réalisé des minimas pour Pékin, nous dit le président du COA, M.Mustapha Berraf. Doit-il se taire quand il apprend que deux de nos meilleurs chances de médailles pour Pékin, Boukensa et Zerguelaïne, sont en stage à Tikjda sans soigneur? Je n'ai pas cessé de demander ce soigneur. Même M. le ministre l'a fait et ce n'est qu'au bout de longues semaines qu'on a daigné nous écouter. Dois-je, également, rester sans réaction quand, en boxe, on se permet de faire l'impasse sur un Championnat du monde qualificatif aux Jeux olympiques? Je n'a fait que ce que ma conscience m'a dicté. Le jour du bilan des Jeux, c'est vers le COA que l'on se tournera». En somme, il y a eu beaucoup de bruit autour d'une banale affaire où le MJS a assumé ses prérogatives et le COA les siennes, conformément à ce que lui demandait son assemblée générale. Cela n'a été, finalement, qu'une tempête dans un verre d'eau.