Les conseils nationaux des douze syndicats autonomes seront tenus avant la fin du mois en cours. «L'objectif de notre grève nationale est atteint», a lancé, hier, le porte-parole de la Coordination des syndicats autonomes, M.Meziane Meriane. Ce dernier s'est félicité du taux de suivi du débrayage dans les différents secteurs. Ainsi, selon M.Meriane, un taux de 77,51% a été enregistré dans l'éducation nationale, 82,50% dans la santé, 85,21% dans l'enseignement supérieur et 80% dans l'administration. Le taux global, tous secteurs confondus, a atteint les 83,01%. Satisfait du fort taux de suivi, la coordination menace encore de durcir le ton. «Si les portes du dialogue restent fermées, la protestation reprendra en février prochain sous une forme qui reste à déterminer par la base respective représentée au sein de la coordination», menace le syndicaliste. Les conseils nationaux des douze syndicats autonomes des travailleurs de la Fonction publique seront tenus, à cet effet, avant la fin du mois en cours, annonce M.Meriane. Il ajoute que, «pour cette action, tous les moyens seront mis en oeuvre afin que sa réussite soit plus importante». «La balle maintenant est dans le camp des pouvoirs publics», lâche-t-il. «Nous ne demandons que la reconnaissance des syndicats autonomes en tant que partenaire social à part entière et nous sommes contre sa marginalisation des débats sociaux.» En outre, une feuille de route de la Coordination a été élaborée avec au programme l'organisation prochaine à Alger de deux conférences. La première concerne la problématique des salaires en Algérie et la seconde sera consacrée aux libertés syndicales. Malgré les intimidations et l'intention de certaines parties de casser le mouvement, la grève a eu un écho favorable de la part des fonctionnaires, estime M.Meriane. «Les pouvoirs publics ont trouvé des sous-traitants pour casser la grève. Mais nous disons que nul n'a le monopole du combat syndical. Nul n'a le monopole des libertés syndicales», réplique le conférencier, faisant allusion à l'Ugta. C'est ainsi qu'il lance un «avertissement» à ces parties: «Nous nous sommes tus par respect à l'éthique syndicale mais, à l'avenir, nous irons en justice pour diffamation.» Les syndicalistes ont également réagi à la déclaration du secrétaire général de la Centrale syndicale, faite à un confrère qualifiant de «précipitation» la manière avec laquelle a été organisée la grève. «Nous pensons, à travers notre action de protestation, avoir réussi à dire que les travailleurs de la Fonction publique sont représentés par d'autres syndicats qui ne sont pas organisés au sein de l'Ugta», précise le Dr Lyès Merabet, secrétaire général du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp). «Que représente aujourd'hui l'Ugta pour les fonctionnaires? De quel droit parle-t-elle en leur nom, sachant que ceux-ci sont représentés aujourd'hui par les syndicats autonomes. Leur mobilisation pour notre grève en est la preuve!», rétorque, de son côté, le Dr Yousfi, président du Syndicat des praticiens spécialistes de la santé publique. Les syndicalistes déclarent dans ce sens que la création d'une centrale syndicale par les syndicats autonomes n'est pas à l'ordre du jour. Pour la Coordination, le combat ne fait que commencer et «nous irons jusqu'au bout pour la satisfaction de nos revendications».