Ce déficit atteindra 3 milliards de dollars par an en 2017. Les conséquences de la signature de l'Accord d'association avec l'Union européenne sont lourdes pour notre économie. Un déficit fiscal de 600 millions de dollars est enregistré annuellement. C'est ce qu'a affirmé hier l'un des membres du Conseil national consultatif pour la promotion des PME, Naceri Ali Bey. Intervenant au forum d'El Moudjahid, il a précisé que ce déficit atteindra 3 milliards de dollars en 2017. Ce forum a été consacré à la PME et à l'Accord d'association Algérie-UE. «Chez nous, tous les comptes commerciaux sont déficitaires», a-t-il déclaré. Chiffres à l'appui, il a précisé que l'Algérie a exporté, en 2007, pour 1,3 milliard de dollars. Près de 80% de ces exportations sont réalisés par une dizaine d'entreprises du secteur de l'énergie. Une situation qui renseigne de la difficulté des PME des autres secteurs à s'imposer. C'est, en fait, la problématique soulevée par le président du CNC-PME, Zaïm Bensaci, qui a évoqué plusieurs problèmes freinant le redressement de ce secteur. Selon lui, le développement de la garantie financière en Algérie au profit des PME piétine, malgré la création du Fonds de garantie aux crédits des PME/PMI (Fgar). La garantie de ce fonds, a-t-il précisé, n'est pas prise en considération par les banques. «Nous n'arrivons pas à rétablir cette relation de confiance entre les banques et les entrepreneurs. C'est ce qui entrave, le plus, le développement des PME dans notre pays», a-t-il lancé. Ce fonds s'attelle à assurer davantage la sensibilisation autour de ce dispositif en Algérie. Résultat des démarches: peu de garanties ont été accordées aux PME/PMI. Seules 145 entreprises ayant créé près de 6500 postes d'emploi ont, en effet, bénéficié du soutien du Fgar, depuis sa création. Il s'agit, en fait, de placer cet organisme en tant qu'intermédiaire entre les promoteurs et les banques. Son rôle est de faciliter le financement de la PME/PMI. L'autre obstacle cité par le président concerne celui du foncier qui n'a, jusqu'à aujourd'hui, pas encore été réglé. C'est ainsi que le CNC-PME avait proposé la création d'une Caisse mutualiste des PME. Quant à la mise à niveau des PME, M.Bensaci a souligné que le programme Meda reste insuffisant en ciblant un nombre limité d'entreprises. 40 millions d'euros ont été consacrés au deuxième volet de ce programme alors que l'Agence nationale de développement des PME a dégagé 100 milliards de centimes dans ce but. «Il fallait engager une mise à niveau par filière.» Pour lui, l'Etat doit consacrer au moins 1 à 2% du PIB à la PME. Ces critiques poussent, en fait, certains spécialistes à s'interroger sur le rôle et la place du CNC-PME dans la prise de décision autour du développement de la PME. A quoi sert donc de créer une institution pour ne pas prendre en considération, au final, ses remarques et ses réflexions? M.Bensaci a même révélé que la clause sur la restructuration financière de la PME a été occultée lors de l'élaboration du document final de la stratégie industrielle.