Les augmentations des prix reviennent tel un leitmotiv ces derniers jours. Celles-ci hantent les esprits à tel point que les consommateurs sont convaincus que toute rumeur devient, par la force des choses, réalité. C'est le cas à Oran. Malgré les décisions rigoureuses prises, ces derniers jours, par la Direction de contrôle des prix et de la lutte contre la fraude (DCP), des augmentations, illicites ont eu lieu. Lors de sa dernière sortie sur terrain, la DCP a mis à nu plusieurs anomalies liées à l'activité commerciale frauduleuse. Une trentaine de poursuites judiciaires ont été annoncées contre des commerçants récalcitrants. Ces commerçants sont poursuivis pour augmentation illégale des prix du pain et du lait, soutient M.Amri, responsable à la DCP. Et à ce dernier d'ajouter: «Ce sont les quelques récalcitrants qui font l'objet de nos poursuites judiciaires». Ces commerçants ne tiennent compte d'aucune mise en garde de la tutelle. En effet, les commerçants mis en cause ont décidé, sans aucune concertation, de telles mesures bafouant toutes les lois, alors que les prix des produits de large consommation sont toujours soutenus par les fonds de l'Etat. Ce n'est pas une première à Oran, ville où la misère est tributaire des décisions édictées par les plus érudits en la matière. A Oran, de telles décisions sont monnaie courante. Tous les moyens sont bons pour s'enrichir. Et la spéculation prend des proportions alarmantes. Aucun produit n'est épargné. Le pain, la farine, la semoule, tout est sujet à la spéculation. La baguette de pain est désormais cédée à 10DA et le sachet de lait à 30DA aussi bien à M'dina Djedida qu'à El Hamri ou encore au centre-ville. A prendre ou à laisser! Afin d'étayer leurs agissements irresponsables, certains boulangers se cachent derrière le fallacieux prétexte du coût des charges (l'électricité, l'eau, l'huile, la levure) et de la main-d'oeuvre. Pour toutes ces raisons, ils attestent que le prix de la baguette devrait être fixé au minimum à 13DA. Et puis quoi encore? Ce sont d'ailleurs pour ces mêmes raisons, selon les boulangers, que plus de 200 artisans du pain ont, durant ces deux dernières années, baissé rideau.