Les élèves de terminale ont exigé un engagement par écrit du ministre de l'Education. La grogne des lycéens n'est pas près de s'estomper à Béjaïa. Hier, les potaches ont encore une fois occupé, dans le désordre, les rues de Béjaïa. Prenant le départ de leurs lycées respectifs, ils ont entamé, dès la sonnerie de 8h, des marches en direction du siège de la direction de l'éducation de la wilaya. Un rendez-vous que les élèves de terminale n'ont pas raté, soutenus pour la première fois par des élèves du cycle moyen. Ces derniers se disent concernés eux aussi par le problème puisqu'ils passeront leur Bac dans quelques années. Sur place, ils forment une délégation de 14 lycéens, qui sera reçue immédiatement par la directrice. C'est la troisième rencontre du genre depuis le début du mouvement de protestation des lycéens. Cette fois-ci, les élèves de terminale ont exigé un engagement par écrit du ministre de l'Education pour cesser leur mouvement. «On ne croit pas aux paroles», a déclaré hier un élève du lycée Ibn Sina. «Cet engagement devrait être explicite quant aux récentes déclarations du ministre», a ajouté une autre élève du lycée Polyvalent. C'est presque devenu un rituel: les potaches «indociles» des différents lycées de la wilaya sont sortis pour crier leur mécontentement. La première sortie des élèves du lycée Ibn Sina, mardi dernier, a eu un effet boule de neige dans les autres lycées. Tour à tour, Tichy, El Kseur, Sid Aïch, Tazmalt ont vécu des scènes de protestation. Les services de l'ordre essayant tant bien que mal de canaliser ce mouvement et, surtout, deviner l'itinéraire des jeunes protestataires, qui sans aucun préavis s'engagent ainsi dans la rue. Les policiers ne savent plus où donner de la tête. Ils se contenteront de se placer sur les principaux carrefours pour juguler le trafic routier, et ce, au gré des manifestants. L'ambiance effervescente d'hier était plutôt bon enfant. Des processions de lycéennes et de lycéens s'amplifiaient au niveau de la direction de l'éducation. C'est alors une véritable marée humaine qui campe devant l'édifice. «Y'en a marre!», clame-t-on. «Ils ont rien compris!» «Nous voulons un programme allégé», explique-t-on. Les lycéens expliqueront en détail toute la lourdeur du programme contesté et citerons, en exemple, le programme des scientifiques. «3 heures d'histoire-géographie, 3 heures de philo et 2 heures d'éducation islamique pour des élèves scientifiques. Trop, c'est trop!», soutient-on. Quant aux propos du ministre parus dans la presse nationale et faisant état d'éventuelles manipulations des lycéens, les manifestants s'en démarquent totalement pour préciser que leur mouvement est «juste et opportun». Rendez-vous est pris pour aujourd'hui dans une manifestation nationale.