Les transitaires dénoncent le «gel», depuis deux ans, de la délivrance d'agréments. Le «Mandat», document liant le transitaire et le client, soit le mandant et le mandataire, était au coeur de la rencontre-débat programmée hier à Alger. L'assemblée générale de l'Union nationale des transitaires et commissionnaires algériens (Untca) en douane, qui a réuni acteurs du domaine, a permis d'en examiner les bilans moral et financier et d'animer un débat sur les relations avec les Douanes. Parfois houleux, les débats ont été souvent passionnés et des vérités mises à nu. Les conditions dans lesquelles activent les commissionnaires en douane, communément appelés transitaires, ont été dénoncées. Il ressort des interventions des différents participants que «600 transitaires ont été sanctionnés et suspendus» avec toutes les répercussions négatives sur l'activité que peut entraîner une telle mesure. Un participant a énoncé à l'assemblée, textes à l'appui, que «la Direction des Douanes peut, et doit, être poursuivie en justice par l'Untca s'il y a retrait de l'agrément, conformément au règlement en vigueur». Venus de plusieurs régions du pays, côtières notamment, les participants ont dénoncé «la teneur du "Mandat" publié en décembre 2007 dans le Journal Officiel et entré en vigueur le 2 janvier courant», a expliqué à L'Expression un commissionnaire en douane d'Alger présent aux débats. Tous les professionnels-intervenants ont dénoncé le «Mandat» tel qu'il a été adopté. Ils ont estimé que ce document régissant les relations entre transitaires et clients «a été vidé de son sens premier» et reproché à la Direction des Douanes (DD) de ne pas avoir associé l'Untca à la rédaction dudit document, comme convenu. «Il a été conçu unilatéralement, sans consultation aucune des premiers intéressés», a souligné l'un d'eux. D'aucuns déplorent le manque flagrant de communication avec les services de douane et même avec l'Untca. Cette dernière soulignera le manque de moyens tout en communiquant l'adresse du site Internet de l'Union pour combler cette lacune. Les intervenants ont massivement dénoncé les lourdeurs administratives, freinant les procédures de dédouanement, et les ont qualifiées de véritable «parcours du combattant ponctué de pas moins de 11 étapes», toutes aussi éreintantes les unes que les autres, exposant au risque de péremption de nombreuses denrées transportées par conteneur. Les participants ont aussi dénoncé le «gel» de la délivrance d'agréments qui perdure depuis bientôt deux ans. Ils se sont, en outre, élevés contre les lourdeurs des «services douaniers, du port et des fraudes», à l'origine de l'encombrement de la rade d'Alger, tout en précisant que l'Etat règle en devises fortes, et à partir du 15e jour, le stationnement d'un navire.