Cette équipe n'a pas encore fait montre d'une grosse qualité de jeu. La Côte d'Ivoire est le premier qualifié pour les quarts de finale de la Coupe d'Afrique et a bien l'étoffe d'un vainqueur, mais quelques doutes subsistent sur la fluidité de son jeu, l'état de forme de Didier Drogba ou de la cuisse droite de Kolo Touré. L'équipe «monte en puissance», estime le sélectionneur français, Gérard Gili, mais affiche encore quelques faiblesses, à vite corriger, car les «Eléphants» pourraient rencontrer le pays organisateur et autre grand favori, le Ghana, dans un quart de finale explosif, si les deux équipes terminent l'une 1ère, l'autre 2e de leurs groupes. Des résultats en trompe-l'oeil Le bilan est pourtant excellent: deux matchs, deux victoires, un but pour chacun des quatre attaquants - Salomon Kalou contre le Nigeria (1-0), Drogba, Aruna Dindane et Kader Keita contre le Bénin (4-1). Mais la Côte d'Ivoire a eu de la réussite contre les «Super Eagles» et la faiblesse des «Ecureuils» n'en fait pas un révélateur crédible. Un jeu encore en rodage Les «Eléphants» doivent leur victoire contre le Nigeria à un but génial de Kalou, alors que les deux équipes se neutralisaient, et non à leur force collective. La Côte d'Ivoire brille par ses nombreuses stars et a le plus bel effectif et le meilleur banc de la CAN, mais sa remontée de balle est trop lente pour exploiter au mieux l'explosivité de Drogba et Dindane. Et elle ne peut pas miser sur un exploit personnel à chaque match jusqu'à la finale du 10 février. Drogba sur une jambe Il le reconnaît lui-même: «Je ne suis pas à 100%». Opéré d'un genou début décembre, le leader des «Eléphants» est encore clairement gêné. La Côte d'Ivoire peut-elle gagner la CAN sans son meilleur joueur à son meilleur niveau? «L'important c'est de donner le maximum pour l'équipe», répond-il, admettant implicitement qu'il risquait de rester diminué jusqu'à la fin du tournoi. Supporter la pression Les Ivoiriens barrissent sur tous les toits qu'ils viennent pour gagner le tournoi, après avoir échoué en finale en 2006 aux tirs au but (0-0, 2-4 contre l'Egypte). A chaque rencontre avec la presse, ils reparlent de la victoire finale. Tous. Gili a même une fois pris le micro à la fin d'une conférence pour dire qu'il n'avait «jamais vu les joueurs aussi déterminés à ramener la Coupe à Abidjan». Ils supportent déjà la pression du favori, peut-être n'est-il pas utile d'en rajouter eux-mêmes quelques centaines de millibars... L'incertitude Kolo Touré Enfin la Côte d'Ivoire a peut-être perdu pour toute la CAN son défenseur central Kolo Touré, sorti blessé aux ischios-jambiers droits à la mi-temps du match contre le Bénin. Il doit passer des examens, mais il a quitté le stade en s'appuyant sur un membre de l'encadrement tant il boitait bas. Il est, déjà, forfait pour le match de demain contre le Mali. Si elle venait à durer, son absence serait un double coup dur: Kolo est un des piliers du groupe, avec Drogba et Didier Zokora. Et le plan B de Gili, faire reculer «Maëstro» Zokora en charnière centrale, étête la formidable paire de récupérateurs que ce dernier forme habituellement avec Yaya Touré et sous-exploite ses qualités de passeur.