Des gaz non alimentaires sont utilisés dans la production des boissons gazeuses et autres produits nocifs pour la santé du consommateur. Urgence sur le marché de la boisson! La santé du citoyen est sérieusement menacée, notamment dans la branche des jus de fruits et des boissons gazeuses. Non-respect des normes liées à la santé du consommateur et non-respect aussi de la réglementation en vigueur, les invasions de l'informel et utilisation, parfois, de produits nocifs dans la production de certaines boissons (jus et boissons gazeuses). Tel était le constat fait, hier, par Ali Hamani, président de l'Association des producteurs algériens de boissons (Apab), en marge du point de presse du directeur général du groupe Castel Algérie, consacré à l'annonce de la reprise effective, par son groupe, de la licence d'exploitation des marques de bières Stella Artois et la Beck's. Le constat est donc alarmant surtout lorsqu'on sait que des produits, tels que, à titre indicatif, des gaz non alimentaires, sont utilisés dans la production des boissons gazeuses. Ou encore, l'utilisation du sulfate et de l'aspartame dans les boissons, à défaut de sucre ordinairement utilisé dans la production de certaines boissons. Il y a sérieusement péril en la demeure. Mais lorsqu'on sait que le département de Hachemi Djaâboub a donné l'agrément à plus de 1400 producteurs de boissons, si l'on se réfère à la liste du registre du commerce, et que peu d'opérations de contrôle et de régularisation proprement dites sont menées sur le terrain, il y a bel et bien de quoi rendre potentielle cette menace sur la santé du citoyen. C'est l'anarchie totale. On s'interroge dès lors sur l'action du ministère du Commerce sur ce terrain qui semble lui échapper. Aussi, une campagne d'assainissement du secteur des boissons s'impose. D'autres départements, selon Ali Hamani, à l'instar des Ressources en eau, affichent leur volonté de mettre de l'ordre dans la maison, du moins pour ce qui est des eaux minérales: «Nous avons saisi le ministère des Ressources en eau pour ce qui est du respect de la réglementation et des taxes et nous croyons qu'il y a une réelle volonté de mettre de l'ordre dans la maison», a indiqué le président de l'Apab. Il y a, d'abord, une réflexion qui est en train de se faire dans un bureau d'études international, mais l'Association des producteurs algériens de boissons a également remis sa propre réflexion à propos de la révision des textes, la distribution, la taxation, la pression fiscale, la lutte contre le marché informe, le non-respect des normes ainsi que le financement des PME, dira encore Ali Hamani. Pour ce qui est du marché des boissons alcoolisées, le directeur général du groupe Castel Algérie estime qu'il y a une sorte d'incohérence dans la démarche des pouvoirs publics. En un mot, le secteur est à la merci des faiseurs de lois, même si le patron du groupe Castel et le président de l'Association des producteurs de boissons se sont gardés de prendre les raccourcis politiques de la chose. «D'un côté, on nous ferme des points de vente, et de l'autre on nous annonce que l'activité n'est pas réglementée et maintenant on nous sort un décret de l'année 1975 régissant les débits de boissons pour bars et restaurants», s'indigne encore Ali Hamani. Autrement dit, il y a déjà incohérence dans la démarche avec la politique touristique de l'Algérie et, ensuite, entre ce que racontent les Algériens à l'OMC et sur la scène internationale, et le comportement de nos responsables.