Les services de sécurité redoublent de vigilance. Abordant la lutte antiterroriste, une source très au fait du dossier sécuritaire a souligné que la phase par laquelle passe le processus est cruciale, et depuis l'allégeance du Gspc à Al Qaîda, le terrorisme en Algérie a connu un développement sur le plan «idéologique» et «stratégique» à ne pas sous-estimer, d'autant plus qu'il s'agit d'une mutation perverse, il ne s'agit plus du terrorisme de type guérilla, mais du terrorisme du type kamikaze. Prévenir un attentat suicide ou à la voiture piégée reste «le défi» que doivent «contourner» les forces de sécurité chargées de la lutte antiterroriste, non sans conséquence puisque les maquis ont changé de profils et de méthodes. On compte six attentats kamikazes en 2007 et deux en 2008. Les derniers ont été perpétrés en moins d'un mois dans la même wilaya ayant ciblé les infrastructures de la police à Naciria et Thénia. Les résidus du terrorisme n'ont jamais été aussi mobilisés, faisant de la région de Boumerdès et de la capitale, un terrain préféré pour les opérations terroristes. Abdelmalek Droukdel alias Abou Moussaâb Abdelouadoud et ses complices, doivent leur survie grâce à des réseaux dormants, dont la composante n'est pas fichée. Pour la première fois, la branche d'Al Qaîda au Maghreb, à la recherche de crédibilité pour justifier et légitimer ses massacres contre le peuple, prétend que le fils du n°2 de l'ex-FIS, Abdelkader Benhadj, est sur la liste des kamikazes qui attendent le feu vert... Comment, après avoir été l'élément le plus avantagé et favorisé du n°1 d'Al Qaîda au Maghreb islamique, une telle figure va être sacrifiée? «La problématique» est aléatoire et laisse place à la confusion et au doute. Le dogme relève certainement d'un facteur d'incitation idéologique. Et puis, le procédé consistant à attirer dans leur filet les personnes psychologiquement fragiles facilite la tâche aux terroristes. Cette manipulation intervient, a-t-on noté, au moment où le HDS (Houmet daâoua salafia) dirigé par un certain El Afghani, multiplie ses interventions par le biais de communiqués, désavouant la logique meurtrière du Gspc, ou ce qu'on appelle Al Qaîda au Maghreb islamique, quant aux attentats suicides. De même pour certains chouyoukh de l'Arabie Saoudite, à l'image de Mohamed Ben Hadi Ben Ali, qui n'a pas manqué de condamner le Gspc et de souligner que ce qui se passe en Algérie est une «fitna» dont l'origine est prêtée aux khaouaridj d'Irak et aux wahabistes d'Arabie Saoudite. Le Gspc ne recule devant rien. En l'espace d'une année, il est l'auteur d'un bouleversement d'une paix chèrement payée. De fond en comble, il réussira, grâce à des complicités extérieures à semer la désolation. Tout se joue au niveau de la bande du Sahel. Depuis le Soudan resté partenaire privilégié au régime des ayatollah, les portes sur l'Afrique, en général, et l'Afrique du Nord, en particulier sont ouvertes. L'Algérie, par sa situation stratégique, constitue un terrain pour l'exécution d'un plan visant l'instauration d'un Etat islamique. Ce plan, on le doit à Tourabi qui trouvera un grand appui chez les islamistes marocains qui agissent de concert avec le Gspc. Même si pour l'heure, on ne connaît pas encore le nombre exact des terroristes marocains ayant rejoint les maquis algériens, les services de sécurité sont, en revanche, sûrs que ces terroristes sont nombreux et leur présence est importante au niveau de la zone2, à savoir Bouira, Tizi Ouzou et Boumerdès.