Absence de stratégie définie, déficit en moyens et redditions en cascade, la survie des groupes terroristes est largement remise en cause. Le Gspc, organisation terroriste présumée branche d'Al Qaîda au Maghreb islamique, serait-elle en train de vivre son dernier quart d'heure? C'est la question à laquelle ont répondu des sources sécuritaires très au fait du dossier, cependant, avec beaucoup de précaution, surtout qu'on approche de l'élection présidentielle et que cette organisation pourrait improviser. Néanmoins, ce qui se passe au niveau des maquis de l'Est, la zone 6, selon la cartographie terroriste, porte à croire que le Gspc est dans une phase finale. Depuis huit mois, un différend ronge l'organisation pour le leadership. Certains chefs ont cessé de répondre aux directives du n°1 du Gspc, ont souligné nos sources. Plusieurs redditions ont eu lieu durant cette période dont des émirs, alors qu'une vingtaine de terroristes sont en pleines négociations avec les services de sécurité à Skikda et Tébessa pour d'éventuelles redditions, dans les jours à venir. Depuis un mois, il semble, selon la lecture faite par les forces de sécurité, que les douloureux événements de Ghaza ont été pour beaucoup dans l'évolution de la notion de «djihad», et Abdelmalek Droukdel fait face à une hémorragie de ses rangs au point de charger son porte-parole, d'une mission vers l'Est et plus exactement à Jijel et Skikda pour mettre de l'ordre, tout en envisageant une énième restructuration. Mais «l'implosion» est de plus en plus présente, selon les renseignements que détiennent les services de sécurité, notamment en raison d'une stratégie définie, de l'absence de moyens et des nombreuses redditions enregistrées ces dernières semaines, à Jijel, Skikda, Tébessa et au centre du pays, à Tizi Ouzou et Boumerdès. Depuis 13 ans, le terrorisme en Algérie a changé de tactique à chaque nomination d'un nouveau chef des assassinats collectifs autant à l'époque de Antar Zouabri, que celle des guet-apens et voitures piégés lors de la création du Gspc, aux attaques suicides du temps de Droukdel depuis qu'il s'est «vendu» à ce qu'on appelle Al Qaîda. Une organisation en perte de vitesse dans le monde, sa crédibilité d'organisation structurée a basculé. C'est ce qui renseigne sur le désespoir et l'anarchie dans lesquels est plongé le Gspc. Un nouveau chef vient d'être nommé à la tête des terroristes qui activent entre Jijel et Skikda, alors qu'à Oued Souf, l'émir Messaoudi Abdelhafid a été écarté pour avoir refusé de faire parvenir des aides aux terroristes terrés dans les maquis de Sidi Ali Bounab. Nos sources ne tirent aucune conclusion pour le moment, mais notent trois points essentiels devant être exploités dans le cadre de la lutte antiterroriste. Partant du concept qu'aucune organisation terroriste au monde ne survivra, nos sources soulignent que l'implosion, le déficit en moyens et une crédibilité mise à mal sont trois facteurs prouvant la fin du terrorisme en Algérie. La même situation avait prévalu en 2002, vers la fin de l'année, avant que Droukdel ne prenne les commandes, et que les éléments du Gspc s'entretuaient même pour un refuge. Si après cette crise, Droukdel avait réussi à s'imposer en faisant allégeance à Al Qaîda, serait-il en mesure de revenir sur la scène médiatique aujourd'hui, surtout après qu'il soit tombé en disgrâce pour un partage de la ghanima que les groupuscules de l'Est lui refusent? Alger, où il pouvait se targuer de réussir des coups médiatiques, n'est plus accessible. Le terrain est de plus en plus maîtrisé par les forces de sécurité, alors que ses troupes manquent même de nourriture. Tout en prenant en considération cette analyse, nos sources soulignent qu'à côté de cette lutte idéologique, la lutte armée se poursuit avec une stratégie basée sur le renseignement.