Quel poids ont les groupes armés pour peser sur les prochaines législatives? A chaque événement politique, social ou électoral les groupes du GIA semblent avoir du mal à marquer des coups médiatiques. Peut-on parler d'une sérieuse menace terroriste sur le déroulement des prochaines élections législatives? Même si les actions criminelles des groupes armés ne s'accommodent pas d'échéances précises, il n'en demeure pas moins que l'éventualité des prochaines législatives n'est pas absente de la recrudescence constatée ces derniers temps. En effet, à l'approche du 30 mai, le pays a enregistré une reprise des massacres de civils et une série d'attentats à la bombe, dans le centre et l'ouest du pays. Les attaques se limitent actuellement au niveau des petits hameaux éloignés, faute de pouvoir reconquérir les grandes villes, à travers des actions spectaculaires dans la capitale notamment. Cela étant, l'incapacité du GIA d'agir directement sur les événements politiques ne l'empêche pas de recourir à une politique du pire, après avoir perdu toute prétention de pratiquer un «terrorisme politique». Un fort signal de désagrégation. En fait, le souci majeur de ces groupes semble être celui de prouver qu'ils n'ont rien perdu de leur capacité de nuisance. Cet état de fait est mis en exergue par des observateurs. Ces derniers relèvent que les législatives de 1997 ont confirmé l'incapacité du GIA d'agir sur l'événement politique. Cela vient confirmer qu'en pareille circonstance, le dernier mot revient à la population algérienne. Un constat fait en 1995, avec un record de participation à la présidentielle de la même année. Les citoyens ont bravé les sérieuses menaces du GIA, à l'époque au plus fort de sa puissance. Décapité par les guerres «intestines», la mort du chef le plus sanguinaire, Antar Zouabri, et les frappes des forces de sécurité qui grignotent de jour en jour ses fiefs, le GIA continue à chercher désespérément à reprendre du terrain. Le dernier communiqué du nouveau chef du GIA, en est une preuve pour confirmer les thèses des spécialistes. En aucun passage, Abou Tourab n'a évoqué le rendez-vous électoral. Pour lui, avec ou sans les législatives, toute la «population est impie».