Hier, la colère était visible sur le visage de tous les présents. Quelques centaines d'adjoints d'éducation se sont rassemblés hier dans l'enceinte de la direction de l'éducation de la wilaya de Béjaïa. Cette manifestation se veut un cri de colère contre le nouveau statut accordé à cette corporation. Un statut qui reste, à leurs yeux, «entaché d'irrégularités et d'incohérences». Il est, au demeurant, qualifié de «simulacre», écrivent les «pions» de Béjaïa dans une lettre adressée au ministère de l'Education nationale. Dans ce document, les adjoints d'éducation font part à Benbouzid de leur «indignation», tout en l'interpellant quant à «la réhabilitation dans leurs droits aux fonctions pédagogiques». Cette «privation», induite par l'application du nouveau statut aura des «conséquences fâcheuses» sur les conditions de vie des «pions». C'est pourquoi ils réclament «la révision intégrale des dispositions» qui les privent, par ailleurs, d'«une carrière digne et dotée d'un salaire respectable, de promotions et d'un avenir honorable», ajoutent les rédacteurs. Hier, la colère était visible sur le visage de tous les présents. Venus des différentes régions de la wilaya, sur les 900 «pions» que compte le secteur de l'éducation de Béjaïa, un peu plus du tiers a répondu présent hier. «Un pas positif», estime-t-on. Les participants ont relevé l'absence de leurs camarades d'Amizour qui n'ont pu rallier Béjaïa en raison de la grève des transporteurs de cette daïra. Cette affluence moyenne est due également, selon les initiateurs, à la mauvaise circulation de l'information par rapport au rassemblement du jour. «C'est une première action.» Elle en appelle d'autres qui seront plus importantes si des mesures ne sont pas prises en notre faveur, avertit-on. Toujours est-il que les adjoints frondeurs présents hier sont déterminés à mener le combat jusqu'au bout. A ce titre, le collectif qui s'est constitué spontanément deviendra rapidement une organisation qui sera en mesure de prendre en charge les doléances des adjoints d'éducation. Une pétition a été lancée hier en soutien, non seulement, à la lettre adressée au ministère mais aussi à l'idée de lancer un large mouvement de contestation. S'appuyant sur la loi 90/49 et la circulaire ministérielle n°832 du 13 janvier 1991 qu'il jugent comme répondant à leurs aspirations et aux normes universelles du monde du travail, les adjoints d'éducation parlent de «spoliation» en se référant au nouveau statut. En un mot, les adjoints d'éducation veulent réintégrer le «corps pédagogique dans lequel ils étaient avant la promulgation du nouveau statut» «une classification à la catégorie 10 et enfin la restitution du droit à l'inscription sur la liste d'aptitude au poste de conseiller pédagogique (surveillant général) pour une carrière dépassant les 10 années». Ces trois revendications sont clairement consignées dans le document adressé à la tutelle. Une délégation représentant les protestataires devait être reçue hier par la directrice du secteur à Béjaïa.