Le roi du Maroc est en visite depuis deux jours aux Etats-Unis. Au programme: la Palestine, le Sahara occidental et les relations bilatérales entre Rabat et Washington. La visite de travail aux Etats-Unis du roi Mohammed VI, prévue initialement pour le 21 avril, a eu finalement lieu avant-hier, selon le quotidien El Hayat qui cite des sources officielles américaines. Lors de cette visite dont la durée n'a pas été précisée, le souverain marocain s'entretiendra avec le président américain, George W.Bush ainsi qu'avec des membres de son Administration. Trois thèmes étaient prévus durant le tête-à-tête entre Mohammed VI et Bush. Il s'agit de la question du Sahara occidental, de la situation en Palestine et enfin des relations bilatérales entre Rabat et Washington. Concernant le premier point, le souverain marocain compte avoir le quitus des Etats-Unis pour que l'option de l'accord-cadre initié par James Baker soit retenue parmi les quatre propositions rendues publiques par le rapport des Nations unies sur le conflit du Sahara occidental. A ce propos, le roi du Maroc a dépêché la semaine dernière ses émissaires pour essayer de convaincre les pays membres du Conseil de sécurité de plaider en faveur de son plan. Le roi qui a, paraît-il, le soutien de la France et à un degré moindre, celui de Washington, devait se rendre hier, à New York, pour y rencontrer le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, et lui demander d'appuyer son projet. Par ailleurs, le représentant du Front Polisario pour le Royaume-Uni et l'Irlande, M.Fadel Ismaïl, a déclaré, de son côté, que «la voie référendaire demeure la solution idéale au conflit qui oppose le Maroc à la RASD, car, c'est une option démocratique et conforme à la légalité internationale». Le représentant du Polisario, dans un deuxième temps, a indiqué que «le Conseil de sécurité des Nations unies doit se prononcer à la fin du mois d'avril sur les quatre options relatives à la question sahraouie présentées par Kofi Annan et son envoyé personnel, M.James Baker», indiquant qu'«il est prévu, en toute logique, que le Conseil de sécurité tranche en faveur de l'autodétermination du peuple sahraoui à travers un référendum juste et libre, conformément au plan de paix de l'ONU et de l'OUA et aux accords de Houston acceptés par les deux parties». Quant au point concernant la situation en Palestine, Mohamed VI, en qualité de président du comité El-Qods, le roi du Maroc aura à défendre la proposition de paix du dernier Sommet arabe. Concernant le Sahara occidental, le roi Mohammed VI, était parti pour s'enquérir de la position de l'ONU lors de sa rencontre avec Kofi Annan. Ce dernier aurait auparavant transmis au Conseil de sécurité, la position sur laquelle devrait se prononcer l'ONU. A rappeler qu'au même moment, une délégation diplomatique composée, notamment des ambassadeurs des USA, de la France, de la Finlande, de la Hollande et d'autres pays donateurs, a effectué une visite de deux jours dans les camps de réfugiés sahraouis. Cette visite a été suivie, à leur retour à Alger, d'une conférence de presse animée par M.Tarek Shayya, coordonnateur de programme au sein du Programme alimentaire mondial durant laquelle, il dressera le bilan des activités de l'institution onusienne dans sa mission d'assistance aux 165.000 réfugiés sahraouis dans les camps depuis 27 années. Le conférencier devait louer la contribution du gouvernement algérien et du Croissant-Rouge algérien en les qualifiant de «salutaires». «27, 8 millions de dollars ont été alloués au profit des réfugiés pour le premier mandat qui prend fin en août 2002», devait-il déclarer ajoutant que «cette enveloppe sera revue à la hausse et atteindra 30 millions de dollars pour le mandat qui s'étalera de septembre 2002 à août 2004», ajoutant que «celle-ci sera soumise au conseil d'administration le 5 mai prochain pour approbation». Par ailleurs, il devait mettre en exergue le fait que «les projets du PAM dépendent des contributions de la communauté internationale et des pays donateurs en collaboration avec les acteurs de l'aide humanitaire provenant des USA, de la France et surtout de l'Algérie». Le conférencier et les diplomates présents n'ont pas manqué d'exprimer leur inquiétude quant aux dures conditions de vie et la malnutrition dont sont sujets les réfugiés sahraouis et plus particulièrement les enfants. Pour l'année 2001 et en matière de quantité acheminée, M.Shayya a déclaré que «durant l'année 2001, 35.000 tonnes d'aliments ont été acheminées vers les camps sahraouis de Tindouf et Erraboni». Concernant le rapport de Mme Lavillier faisant état de détournement des aides humanitaires, le conférencier s'est contenté de répondre: «Je n'ai pas lu le rapport, et si cela venait à être vrai, nous prendrions des mesures adéquates.»