«Non à la nouvelle grille des salaires et aux nouveaux statuts!» Les adjoints d'éducation ont manifesté leur courroux en organisant, hier, un rassemblement devant la direction de l'éducation de Tizi Ouzou. Ils étaient environ 400 à battre le pavé, selon la police. Venus de toutes les daïras, ils étaient là, regroupés à l'appel de la coordination des adjoints d'éducation, une organisation toute nouvelle qui, à son coup d'essai, a réalisé un coup de maître. Les adjoints d'éducation, qui sont environ 1200 à travers les établissements scolaires de la wilaya, ne décolèrent pas à propos du statut qui, disent-ils, les méprise et les considère, comme des «moins que rien!» Rachid, venu de Mechtras, dira: «La situation est des plus risibles! Vous savez, nous avons avec nous des gens qui ont, au bas mot, une quinzaine d'années d'ancienneté, aujourd'hui, ces pères de famille sont dans la rue et ce n'est pas de gaîté de coeur! Nous allons avec ce statut perdre et beaucoup. En principe, les anciens on les récompense, on leur donne des primes etc., mais nous, on nous annonce que les salaires seront revus à la baisse et on nous marginalise!» Une dame, elle aussi d'un certain âge, intervient pour expliquer que finalement l'éducation n'est pas à conseiller aux enfants! C'est une activité où l'on vous exploite, vous essore et vous jette après en avoir retiré tout «le jus.» Vers dix heures, les protestataires arrivent de tous côtés et s'amassent devant le portail de la direction de l'éducation. Portail qui se ferme devant eux et ne s'ouvre que pour ceux qui montrent patte blanche. La presse est «interdite d'accès». Il semble que le gardien ait reçu des ordres stricts en ce qui la concerne. Le gardien condescend, cependant, a précisé: «Le directeur n'est pas là!» Une délégation de cinq personnes est désignée, pour aller remettre au secrétaire général une pétition comprenant les revendications des adjoints de l'éducation. Des délégués essaient de négocier avec les gardiens l'ouverture du portail pour permettre aux protestataires de se réunir dans la cour de la direction. Le niet est catégorique! Alors les adjoints de l'éducation s'énervent et se rassemblent sur la chaussée bloquant ainsi la circulation. D'ailleurs, quelques automobilistes irascibles ont mal pris la chose et ont élevé le ton avec les protestataires; il a fallu que la police intervienne pour calmer les esprits! Il est vrai que cet automobiliste avait raison ce n'est pas parce que les travailleurs manifestent que la circulation doit être bloquée ou que le monde doit cesser de tourner. Lors du rassemblement, le Sete/Ugta a essayé de «récupérer le mouvement selon les uns ou de faire part de sa solidarité selon les autres.» Toujours est-il que la majorité des protestataires affirment ne pas vouloir de cette «intrusion». Dans la déclaration distribuée lors de ce rassemblement par l'Ugta, il est affirmé et ce, après une attaque en règle contre les syndicats autonomes que les membres du conseil du Sete/Ugta appellent l'ensemble des adjoints de l'éducation à répondre massivement à cette action... Une action qui est initiée et dirigée par une coordination autonome qui, d'ailleurs, profite de cette protestation pour élire les délégués de daïras. La délégation ayant pris attache avec le secrétaire général de la direction de l'éducation, devra, ainsi, voir ce dernier jeudi prochain et suivre l'état du dossier. Le rassemblement s'est finalement dispersé dans le calme.