Des discussions en cours avec le ministère du Commerce pour trouver une solution. Aucun préavis de grève n'a été déposé par nos soins ni auprès du ministère du Commerce ni auprès de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), a affirmé, hier, Mohamed Boulaïnine, président du Comité national des boulangers constitué lors du congrès de 2004, et dont le mandat expire en 2009. Contacté par nos soins, Boulaïnine a écarté toute menace de grève des boulangers rappelant que des tractations sont en cours avec le ministère du Commerce pour désamorcer une crise latente. «Il n'y a aucun problème sans solution», a-t-il martelé. Boulaïnine a, toutefois, tenu à préciser les revendications «légitimes» posées par la corporation. A savoir, le relèvement du prix de la baguette de pain, fixé, il y a plus de 10 ans, en 1996, et qui ne répond plus aujourd'hui aux conditions commerciales actuelles de travail. En effet, dira-t-il, l'environnement de ce métier a subi moult augmentations qui se répercutent sur le prix de revient du pain sans que ce soit le cas sur le prix de cession de la baguette. Il citera le prix de l'énergie électrique, qui a «quintuplé» depuis cette date ainsi que ceux du gaz et du mazout. A ces aléas, il a ajouté la hausse des prix de l'huile, de la farine panifiable et autres ingrédients nécessaires à la confection de la fameuse baguette. Selon lui, il est reproché aux boulangers le fait de de ne pas exiger de factures aux distributeurs de farine, sans pour autant que soit relevé le prix de la farine panifiable, qui coûte 2000DA le quintal. Celle-ci est utilisée par les pâtissiers pour confectionner des gâteaux, produits de consommation pourvoyeurs de dividendes autrement plus importants, a regretté Boulaïnine. Un autre aspect du malaise qui persiste dans la corporation n'est pas à négliger. Il s'agit des spéculateurs qui rôdent comme des «vautours», pour saigner indirectement le citoyen. Ils deviennent les maîtres de l'offre et de la demande et imposent leur diktat au détriment de l'artisan-boulanger. Un nombre important de boulangers ont fermé boutique à l'échelle nationale ou changé de métier. Boulaïnine estime qu'il faudrait cibler un «repère» et revenir au temps où le blé était soutenu, la facturation obligatoire et contrôlée positivement. Il rapellera, en outre, que la farine était même livrable au boulanger. Rappelons qu'une grève avait été observée le 14 janvier dernier par les boulangers dans plusieurs wilayas du pays pour protester contre les prix élevés de la farine, dont la pénurie se faisait déjà sentir depuis la première semaine de l'année, contraignant plusieurs boulangers à limiter leur production journalière. Le Comité national des boulangers est une structure qui a changé quatre fois de composition en une année. La représentativité de l'actuel comité des boulangers a été désignée en septembre 2007 avec l'accord de tous les représentants régionaux de cette corporation, a souligné à L'Expression Souilah, secrétaire général de l'Ugcaa.