Les instances concernées sont appelées à trouver des solutions «susceptibles de minimiser les pertes que nous subissons». Les compteurs ne peuvent pas être remis à zéro, a déclaré, d'un ton sec, Ben Abdeslam Medjdoub, porte-parole des boulangers, s'exprimant sur les menaces de débrayage brandies par le Comité national des boulangers, affilié à l'Ugcaa (Union générale des commerçants et artisans algériens). Ce n'est plus une menace, c'est plutôt une décision irréversible, ajouta-t-il sur un ton déterminé. Et de préciser encore, comme pour vouloir jeter la balle dans le camp du ministère du Commerce, que cette instance «n'a manifesté, jusqu'ici, aucune volonté pour juguler le problème». La mésentente est apparente et de dire dans le sillage, que depuis quelque temps seulement, les deux parties antagonistes sont parvenues à trouver un terrain d'entente. Jusqu'ici, les menaces de grève brandies précédemment par les boulangers n'auront été, faut-il le signaler, qu'un pétard mouillé. C'est une nouvelle paire de manches, paraît-il. Cette décision de grève annoncée pour les 26 et 27 du mois en cours, intervient suite aux fortes augmentations des prix des produits entrant dans la fabrication du pain. Ce qui fait que la marge bénéficiaire des fabricants du pain devient insuffisante. Le comble, poursuit notre interlocuteur, c'est le fait que cette hausse n'a été «suivie d'aucune mesure devant permettre aux boulangers de réaliser une nouvelle marge bénéficiaire». Ce qui est «fâcheux» aussi, regrette le porte-parole des boulangers, «il y a deux mois, le chef du gouvernement s'est engagé à prendre les mesures nécessaires pour remédier à cette situation». Quant au département de M.Boukrouh, M.Ben Abdeslam, laisse entendre à demi-mot que les responsables concernés par ce dossier sont aux abonnés absents. Il est résolu de ne plus se laisser prendre au filet d'un «conciliabule stérile», d'autant plus que «toutes les tentatives de dialogue et de négociations entamées depuis plus d'une année avec les autorités publiques pour obtenir nos droits légitimes légalement formulés, n'ont abouti à aucune solution juste et adéquate», a-t-il fait remarquer lors de sa dernière conférence de presse. Par ailleurs, notre interlocuteur dira que les instances concernées sont appelées à trouver des solutions «susceptibles de minimiser les pertes que nous subissons». Faute de quoi, les boulangers sont «prêts à croiser le fer les 26 et 27 février». Cet ultime recours a été décidé suite à une réunion du Comité national des boulangers et un préavis de grève a été déposé le 14 février auprès du ministère du Commerce.