Les raisons profondes sont encore inconnues, mais il semblerait que ce soit une décision émanant des autorités et ce, sans consultation au préalable des organisateurs de l'événement. Grâce à la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe 2007», le théâtre algérien a eu un second souffle mais aussi la place qu'il mérite avec une production de 47 pièces. C'est la première fois dans l'histoire de l'Algérie indépendante qu'on enregistre un pareil résultat, en termes de qualité et de quantité. Le théâtre algérien ne tient pas à s'arrêter en si bon chemin, car, selon ses responsables, il faut donner à la valeur de la réussite le crédit de pousser, à ne pas seulement se payer de mots, mais à aller jusqu'à l'action, rendre effectives nos pensées, nos croyances ou nos espérances. Fatma indésirable à Illizi Les responsables du secteur de la culture de la wilaya d'Illizi ont fait un coup de théâtre en annulant la représentation de la générale de la pièce Fatma du dramaturge M'hamed Benguettaf, en version amazighe, prévue le 12 février au Théâtre d'Illizi. Les raisons profondes en sont encore inconnues, mais il semblerait que ce soit une décision émanant des autorités et ce, sans consultation préalable des organisateurs de l'événement et sans prévoir les conséquences de cette annulation. D'après les responsables du Théâtre national algérien, la décision nous est parvenue deux heures avant le départ sur Illizi. Ce qui a provoqué une incompréhension. Puisque les détails du voyage de la troupe du TNA ont été élaborés en collaboration avec le premier responsable de la culture de la wilaya d'Illizi et avec son accord. Suite aux différentes discussions et rappels. Et pourtant! D'ailleurs, durant la cérémonie de clôture de l'événement «Alger, capitale de la culture arabe 2007», dans un message lu au nom du chef de l'Etat par le conseiller à la Présidence, M.Haba El-Okbi, il était souligné: «Nous pouvons nous engager fructueusement, à travers nos penseurs et nos artistes, dans la voie du dialogue des cultures qui est celle de la connaissance et celle de la paix.» Ainsi, le président de la République a rappelé, dans ce contexte, qu'«il s'agit de libérer l'expression intellectuelle et artistique des entraves qui la brident». Il a précisé que «la langue arabe et la langue amazighe, véhicules du patrimoine culturel national, ont été, aux côtés de notre foi religieuse, les remparts sur lesquels s'est brisée cette vaste entreprise de négation identitaire et de destruction culturelle, et à l'abri desquels s'est préservée l'âme de la nation», ajoutant: «Nous sommes foncièrement attachés à cette diversité constitutive de notre identité propre.» Changement de destination, pourquoi? «Ce changement a été décidé suite à une réunion de crise. M.Ahmed Benguettaf et son staff ont sollicité l'aide de leur partenaire à Tamanrasset, à savoir le directeur de la Maison de la culture de cette wilaya, M.Ben Mohamed Mahieddine qui a donné son accord sans hésiter et cela pour donner une dynamique culturelle non seulement ‘'géographique'' mais aussi pour apporter un élan de solidarité, ce que nous saluons artistiquement», a expliqué M.Brahim Noual, conseiller artistique du TNA. Il est évident que cette annulation constitue une perte, de façon générale. Cela constitue un frein dans l'exploitation de l'espace culturel en général et théâtral, en particulier, mais aussi de la découverte de nouveaux talents et l'ouverture vers d'autres horizons.