Le Hamas a affirmé, de son côté, qu'Israël «paiera un prix sans précédent» si cette menace venait à être mise à exécution. Des responsables israéliens ont menacé hier de «liquider» des chefs du mouvement islamiste palestinien Hamas au moment où Israël hésite à lancer une vaste offensive à Ghaza de crainte d'un enlisement. «Il faut renverser le régime du Hamas, pulvériser sa force militaire et liquider tous ses dirigeants, sans faire de distinction artificielle entre ceux portant des ceintures d'explosifs et ceux portant le costume de diplomate», a affirmé le chef de la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense, Tzahi Hanegbi. «Un important développement stratégique est survenu ces dernières années. A notre frontière sud a surgi une entité terroriste fanatique, force d'avant-garde de l'Iran, déterminée et entraînée, dont l'objectif est de nous rendre exsangue», selon lui. «Cette situation doit changer du tout au tout», a ajouté l'un des dirigeants du parti centriste Kadima du Premier ministre Ehud Olmert dans une déclaration à la radio publique. Réagissant à cette menace, le Hamas a affirmé qu'Israël «paiera un prix sans précédent», si elle venait à mettre à exécution ses menaces. «Ces menaces ne font pas peur au Hamas ou au peuple palestinien. L'occupant israélien doit savoir qu'il aura à payer un prix sans précédent s'il commet une telle stupidité», a déclaré Sami Abou Zouhri, le porte-parole du mouvement islamiste qui contrôle Ghaza. Il a affirmé que la poursuite des tirs de roquettes depuis la bande de Ghaza, auquel Israël riposte par des attaques meurtrières, était liée à l'«escalade» israélienne. «Si cette escalade continue, les roquettes continueront», a-t-il dit. Les menaces israéliennes à l'encontre des dirigeants politiques du Hamas se multiplient au moment où l'Etat juif semble réticent à lancer une offensive terrestre dans la bande de Ghaza qui risque de causer de lourdes pertes dans les rangs de l'armée israélienne. Selon la radio israélienne, le ministre de la Défense, Ehud Barak, a affirmé hier devant la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Parlement avoir donné ordre à l'armée de se préparer à l'éventualité d'une opération d'envergure à Ghaza et «d'envisager ses conséquences». Il a aussi demandé à l'armée d'élaborer «d'autres moyens d'action», soulignant qu'Israël ne renoncerait à aucun moyen susceptible de ramener le calme et la sécurité aux localités israéliennes proches de Ghaza. Partisan d'une offensive terrestre de grande envergure, M.Hanegbi a estimé qu'une force internationale pourrait se déployer à Ghaza après une éventuelle opération israélienne. «Il faudrait tendre vers une telle solution, mais ses chances ne sont pas grandes», a-t-il dit.