Conforté par le soutien massif de la société civile, le Président va finalement rompre le silence autour de la révision constitutionnelle. Le chef de l'Etat prononcera un discours dans lequel il annoncera officiellement la révision de la Constitution. C'est ce qu'a appris L'Expression d'une source crédible. Avec cette sortie médiatique, le chef de l'Etat mettra fin au suspense qui aura duré plus de deux années. Selon la même source, le choix du 24 février par le chef de l'Etat n'est pas fortuit. En effet, il s'agit de la célébration du 37e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures. Une date qui a marqué les esprits durant les années 70 sous la férule de feu Boumediene. Par ailleurs, l'annonce de la révision de la loi fondamentale du pays est un événement éminemment important pour la jeune République, qui mérite d'être gravé dans les annales. C'est pourquoi, dit-on, le premier magistrat du pays veut faire d'une pierre deux coups. Tout en célébrant l'anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, il se prononcera sur le sujet -phare qui occupe le devant de la scène politique nationale. La même source précise qu'au niveau du Palais d'El Mouradia tout est fin prêt. Le mot d'ordre a été donné pour préparer l'événement. Notre source ajoute que seul l'endroit où sera donné le discours n'est pas encore arrêté et ce, par mesure de sécurité. «Le Président peut faire sa déclaration ici à Alger comme il peut se déplacer au sud du pays», précise-ton encore. Une chose est certaine, affirme-t-on, le Président va briser le silence autour de cette question. Conforté par le soutien massif de la société civile, le chef de l'Etat semble être déterminé à entamer le chantier de l'amendement de la Constitution. Une autre source proche de la direction du FLN, initiateur de la démarche, le confirme: «Maintenant que la société s'est fortement mobilisée, le président de la République va s'exprimer ouvertement», indique notre interlocuteur. Selon ce dernier, tout est aménagé pour aborder en toute sérénité ce projet décisif. Un autre élément important confirme la sortie pressentie du locataire d'El Mouradia: la révision de la Constitution serait annoncée pour le mois de mars prochain. Actuellement, tous les indices de la scène politique confortent en effet cette échéance. Le troisième homme de l'Etat l'avait clairement déclaré: «La question de la Constitution sera clarifiée au courant du mois de mars», avait affirmé le président de l'APN, M.Abdelaziz Ziari, lors de son passage au forum de la Chaîne II. Or, la question lancinante est celle de savoir par quelle voie le texte fondamental sera-t-il amendé? Selon nos sources, le texte sera vraisemblablement soumis au Parlement durant la session de printemps, qui débutera le 2 mars prochain. La voie parlementaire semblant être la plus plausible. Même si le recours à un référendum n'est pas exclu, il n'en demeure pas moins que les spéculations des observateurs s'orientent davantage vers la seconde option, c'est-à-dire le Parlement. Les présidents des deux chambres parlementaires ayant déjà émis un fort signal confortant cette fin. MM.Ziari et Bensalah, respectivement président de l'APN et du Sénat, ont invité le président de la République à présenter son projet au Parlement. M.Ziari, particulièrement, a souhaité que cette révision de la Constitution soit inscrite à la session prochaine de l'APN en mars prochain. Il a même soutenu que le Président peut faire l'économie d'un référendum si les amendements ne touchent pas les équilibres politiques du pays. De l'avis des observateurs de la scène politique, trois consultations électorales en l'espace de quelques mois seulement pourraient nuire à l'aura de l'Etat. La forte mobilisation de la société civile est un facteur qui pourrait encourager les décideurs à ne pas recourir au référendum. Il faut reconnaître que ce projet a mis en branle toute la société civile. Des partis politiques, des organisations syndicales et des mouvements associatifs ont appelé à la révision de la Constitution. La formation majoritaire qui a fait le premier pas a pu grossir ses rangs. Au niveau de la classe politique, les partis influents sont déjà partants. A l'exception du MSP qui ne se prononce pas, d'autres ont déjà mis le pied à l'étrier. Après le RND, le PT, le FNA, ce sont les indépendants qui ont exprimé, jeudi dernier, leur soutien inconditionnel à l'amendement de la Constitution.