Pas moins de 104 cadres de cette entreprise ont été accusés d'atteinte aux deniers publics. Effarant! Le phénomène de la corruption a gangrené la société nationale des hydrocarbures, Sonatrach. Pas moins de 104 cadres de compagnies pétrolières et de branches de cette compagnie sont directement impliqués dans une affaire de transactions suspectes conclues avec la compagnie étrangère «John Crane». C'est du moins ce qui ressort d'une conférence de presse animée jeudi, à la section des recherches du groupement de la gendarmerie d'Alger, par le commandant Mesdoud Abdelghani. Cette compagnie est une position reconnue de leader mondial en matière de conception, de fabrication et distribution des systèmes et solutions d'étanchéité dynamique sur-mesure. Sa notoriété est liée à la production de pièces de rechange industrielles utilisées dans les usines de gaz. La société «John Crane» avait recours à des appels d'offres suspects pour l'achat des pièces de rechange proposées. Le chef d'inculpation retenu contre des responsables algériens est l'atteinte aux deniers publics. D'autres sources sécuritaires ont laissé entendre que les accusés ont reçu des pots-de-vin dont le montant est jugé astronomique. Parmi les mis en cause comparus mercredi devant le procureur général du tribunal d'El Harrach, l'on cite des directeurs de complexe, des directeurs de secteur et des présidents d'administration. Les deux juges chargés de cette affaire ont décidé de placer 18 inculpés en liberté provisoire. Le montant des transactions n'a pas été divulgué par le conférencier laissant sur leur faim les journalistes présents. L'enquête a été entamée en 2005, suite à une demande du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, et n'a pris fin qu'au début de l'année en cours, a précisé l'orateur. «Un dossier pareil ne peut être traité en un petit laps de temps», a-t-il argumenté. Les enquêteurs ont sillonné plusieurs wilayas du territoire national, vu l'ampleur de cette affaire qui menace l'une des sociétés phares du pays. La seconde affaire a trait au détournement de 245 millions de centimes à la société des boissons gazeuses, Coca-Cola. Les quatre distributeurs impliqués ont été présentés mercredi au procureur de la République près la cour de Rouiba. Les mis en cause se trouvent actuellement à la prison de Tidjelabine. L'une des affaires qui a donné du fil à retordre aux brigadiers verts, section recherche, et consiste à un faux et usage de faux. A cet effet, et à la suite d'une enquête entamée en 2006, huit personnes ont été arrêtées pour trafic des cartes grises des véhicules importés (des fausses déclarations à la douane). Sur un échantillon de 60 voitures traitées par un centre d'expertise, 10 d'entre elles avaient des cartes grises falsifiées. Le juge du tribunal de Bir Mourad Raïs a décidé, mardi, de placer 18 accusés, dont 8 ingénieurs des mines, en liberté provisoire. Le travail d'arrache-pied des brigadiers verts a permis «l'arrestation d'un dangereux criminel en fuite de la prison de Tazoult (ex- Lambèse) de Batna», a précisé le commandant Mesdoud. L'intéressé répondant aux initiales L.L., âgé de 40 ans, a exercé deux années durant, sans papiers, le métier de maçon à Alger. Son arrestation a eu lieu à Bordj El Kiffan grâce aux renseignements obtenus de son ex-compagne. «Il sera condamné pour constitution d'un groupe de malfaiteurs», a souligné l'orateur.