Pour lui, l'Année de l'Algérie en France est une aubaine pour la culture algérienne. Entouré de ses principaux collaborateurs au sein du commissariat de l'Année de l'Algérie en France, le président de cet organisme «éphémère» a animé, hier, le forum d'El-Youm. Après un exposé général des différentes actions initiées par son commissariat pour l'Année 2003, M.Raouraoua s'est laissé accrocher par les journalistes, sans se départir de son assurance lorsque des questions dites de fond lui ont été posées. Le commissaire algérien déviera avec un sens diplomatique bien rôdé le débat quand le principe même de cette manifestation sera mis sur la table. Plusieurs organes de presse mènent, en effet, une campagne anti-Année de l'Algérie en France et n'hésitent, d'ailleurs, pas à coller à cette manifestation le sobriquet de «carnaval». La campagne trouve ses racines dans une arrière-pensée politique, bien en vogue, qui viserait, disent les plus éclairés, le discrédit du «régime» en place. La manifestation ne serait, selon les termes de la campagne, qu'une tentative du «régime» pour redorer son blason. M.Raouraoua se dit «surpris de ces remarques», avant de charger: «C'est un peu ce discours qui a tué et continue de tuer la culture.» Sans embraser la polémique, il lâchera: «Je ne suis qu'un opérateur.» Les questions relatives aux coulisses du départ de son prédécesseur, M.Snouci, seront, elles aussi, catégoriquement évacuées. S'agissant des finances de la manifestation, Raouraoua ne retiendra que celles qu'il a annoncées, à savoir le montant de l'enveloppe qui a été allouée à l'Année lors de sa prise de consigne: 90 milliards de centimes, et s'interdira de parler de la gestion lors du mandat de son prédécesseur. Raouraoua se targuera, en ce qui le concerne, d'une gestion stricte de budget de la manifestation: «J'ai moi-même exigé qu'on vienne contrôler les dépenses. Un agent comptable des trésors se charge d'assurer la sincérité des comptes.» Raouraoua, qui a jugé la somme de 90 milliards de centimes insuffisantes pour une manifestation de cette envergure, annoncera: «Nous avons mis en place des mécanismes pour trouver des sponsors et des mécènes. Nous avons reçu des signaux intéressants. La compagnie aérienne Khalifa Airways s'est proposée de couvrir le transport des personnes et du matériel. Un avion de la compagnie sera peint aux couleurs de l'Année. Des contacts du même type ont cours avec nos amis d'Air Algérie.» Pour Raouraoua, la manifestation qui va se dérouler tout au long de l'année 2003, constitue une aubaine pour la culture algérienne. Il avancera à cet effet les membres de son commissariat qui représentent des figures nationales importantes, mais qui, sans cette manifestation, n'auraient jamais pu être citées. Raouraoua aura à ses côtés le directeur du Centre national d'anthropologie, nommé par la prestigieuse Cambridge parmi les meilleurs scientifiques mondiaux, la directrice du plus grand musée d'Afrique, le musée des Beaux-Arts et d'autres qui participeront à la manifestation. Les directeurs des différents départements que compte le commissariat auront chacun leur mot à dire pour exposer les avancées et les termes de leurs programmes respectifs. M.Abdou B., directeur du département cinéma et audiovisuel, aura à faire face à l'engouement que suscite le secteur parce que, dira-t-il, «c'est un art qui coûte cher».