Phénomène du temps. Chaque année scolaire, des écoles primaires ferment une à une dans les régions montagneuses. Le phénomène, qui a débuté durant les années 90, continue jusqu'à présent, prenant parfois une ampleur inquiétante. Alors que les écoles situées dans les villes ne désemplissent pas et connaissent même des surcharges en effectifs, celles des villages et communes rurales se vident progressivement. Aujourd'hui, le maître d'école est contraint de prendre en charge deux à trois niveaux. Depuis quelques années, des écoles primaires ferment tout bonnement, faute d'élèves. Des centaines d'écoles ont déjà mis la clé sous le paillasson et les écoles des montagnes se vident de leurs occupants. L'année scolaire 2006-2007 a vu 45 écoles primaires fermer leurs portes. Cette situation trouve sa raison d'être dans au moins deux facteurs. Le planning familial semble bien suivi dans les contrées reculées. On ne fait plus d'enfants comme avant. Les familles se réduisent au strict minimum. L'amélioration du système de santé a également réduit le taux de mortalité. Si bien qu'aujourd'hui, la famille algérienne se compose, en moyenne, de 3 à 4 enfants alors qu'avant elle comptait 6 à 7 enfants. L'exode rural est l'autre facteur qui a induit cette situation. Des populations se déplacent constamment vers les villes à la recherche du bien-être et de travail. Nos contrées rurales n'offrent plus de perspectives pour une vie meilleure faite de travail, de loisirs et de toutes les commodités nécessaires pour une sédentarisation. Les villages se vident, les écoles ferment. Nos montagnes n'ont-elles plus l'attrait d'autrefois, elles qui ont pu sauvegarder toutes les traditions culturelles qui font l'identité algériennes?