Le parti de l'ancienne Première ministre, Benazir Bhutto, a été l'objet, samedi, d'un nouvel attentat suicide qui a fait 47 victimes. Les forces de sécurité au Pakistan étaient placées en état d'alerte maximale hier au Pakistan, à la veille des élections législatives et au lendemain de l'attentat suicide le plus meurtrier de l'année, qui a fait 47 morts dans les zones tribales. Les autorités ont imposé un couvre-feu et appelé des troupes en renforts à Parachinar, une ville des zones tribales frontalières avec l'Afghanistan infestées de combattants islamistes proches des talibans afghans et d'Al Qaîda. C'est dans cette localité qu'un kamikaze, au volant d'une voiture piégée, a foncé samedi sur un rassemblement du Parti du peuple pakistanais (PPP), le mouvement de l'ex-chef de l'opposition Benazir Bhutto, assassinée le 27 décembre dans un attentat suicide près d'Islamabad. Le Pakistan a achevé samedi sa campagne officielle pour les élections législatives et provinciales d'aujourd'hui, en pleine vague d'attentats attribués ou revendiqués par les islamistes proches d'Al Qaîda et des talibans, qui avaient déjà fait de 2007 l'année la plus meurtrière de l'histoire du Pakistan, avec plus de 800 morts. Depuis le début 2008, environ 150 personnes ont été tuées dans 18 attentats, la plupart visant des candidats ou des rassemblements dans le cadre de la campagne électorale. La peur que provoquent ces attaques -90 personnes sont mortes au cours de la semaine écoulée- et le désintérêt manifeste des Pakistanais, laisse augurer un faible taux de participation dans les 64.000 bureaux de vote protégés par un demi-million de membres des forces de sécurité, dont 81.000 soldats déployés en renfort. ´´Les forces de l'ordre sont en alerte maximale (...) La sécurité des électeurs sera assurée à tout prix´´, a promis le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Javed Cheema. A Parachinar, ´´en raison du couvre-feu, les opérations de vote ne seront pas possibles. Il est probable que les élections dans la circonscription soient repoussées´´, a prévenu un fonctionnaire municipal. Au moins 47 personnes ont été tuées et 110 blessées, samedi, par l'attentat le plus meurtrier depuis l'assassinat de Mme Bhutto. La situation était tendue dans la ville, hier, et la sécurité particulièrement renforcée. Plus de 80 millions de Pakistanais sont appelés à participer à un scrutin crucial pour la seule puissance nucléaire du monde musulman, en proie à une profonde crise politique. Le veuf de Mme Bhutto, Asif Ali Zardari, qui dirige le PPP, a parlé samedi avec l'opposant Nawaz Sharif d'un hypothétique partage du pouvoir en cas de victoire de l'opposition. Car si elle s'emparait des deux-tiers du Parlement, le président Pervez Musharraf pourrait être éventuellement destitué. M.Zardari a de nouveau prévenu dans le Sunday Times de Londres qu'il n'aura ´´pas d'autre choix´´ que d'appeler à manifester en cas de fraudes aux élections. Il n'a toutefois pas exclu un ´´gouvernement de consensus national´´ avec M.Musharraf.