Mettre en lumière sa dimension historique ainsi que sa valeur architecturale, outre l'étude des dispositions légales de mise en application du plan permanent pour sa sauvegarde et sa restauration. Chaque année, depuis 1998, à l'occasion de la célébration de la Journée nationale de la Casbah, correspondant au 23 février, les autorités, en collaboration avec des associations, tracent un programme dans ce sens, et ce, pour contribuer à la sauvegarde du patrimoine national et la réhabilitation de la Casbah. Cette date du 23 février est une journée nationale destinée à célébrer la Casbah d'Alger, classée en 1991 patrimoine national et en 1992 patrimoine universel par l'Unesco. Une exposition de peintures et de produits artisanaux a été organisée, dimanche, à Alger, dans le cadre des festivités programmées pour ce rendez-vous, qui s'étalera jusqu'au 27 de ce mois. Initiée par la direction de la culture de la wilaya d'Alger en collaboration avec la chambre locale de l'artisanat, la manifestation organisée à la Place des Martyrs regroupe des artistes et des artisans qui ont tenu à fêter leur antique quartier à leur manière. Parmi eux, le jeune amateur Samir Mestour a présenté une collection de peintures évoquant le quotidien des habitants de la Casbah, à travers les différentes époques de l'histoire de cette cité antique. Les oeuvres de l'artiste ont parcouru les différentes ruelles et maisons de la vieille Casbah, notamment à l'ère ottomane et durant l'époque coloniale, mettant en valeur les habits portés, jadis, par les hommes, les femmes et les enfants pour célébrer les fêtes religieuses et traditionnelles. L'artisanat a été à l'honneur lors de cette manifestation marquée par l'exposition de métiers artisanaux spécifiques à la Casbah antique, dont la poterie, la dinanderie, la maroquinerie, les tenues traditionnelles, notamment celles portées spécifiquement pour les mariages. La manifestation a été l'occasion, également, pour les centres de formation spécialisés dans les métiers de l'artisanat spécifiques à la Casbah, d'exposer leurs produits, à l'instar de la peinture sur soie, la confection des burnous et autres djellabas. «La Casbah, contrairement à ce que pensent certains, conserve toujours ses caractéristiques particulières, ses locaux de couture, de broderie et de dinanderie éparpillés à travers les recoins de la cité en sont témoins», a affirmé l'exposante S.Souhila, enseignante en broderie et couture. Pour sa part, M.Ramdane El Hadi a déploré les prix excessifs de la matière première nécessaire au métier de la dinanderie, au grand dam des jeunes désirant l'apprendre, appelant, à cette occasion, à «la nécessité d'accorder un intérêt particulier à l'artisanat pour éviter sa disparition.» L'art des Bouqalate s'est également frayé un espace au milieu de cette exposition, d'autant qu'il s'agit d'un art spécifique à la capitale en général et de la vieille Casbah, en particulier. «Cet art (patrimoine immatériel) consiste, en fait, à transmettre dans un style poétique des pensées que les femmes s'échangeaient, jadis, lors de longues veillées, en l'absence de leurs époux pris par les métiers de la mer», explique Hadja Zehira qui disaient des bouqalate aux filles présentes à cette rencontre conviviale. Toujours à la même occasion, plusieurs activités sont prévues, notamment des conférences, des expositions sur la valeur historique de la Casbah à travers les différents ksour de la ville, tels le Bastion 23, le Palais du Dey et Dar Essouf. Célébrer sa medina, c'est bien, mais mettre en lumière sa dimension historique ainsi que sa valeur architecturale, outre l'étude des dispositions légales de mise en application du plan permanent de sa préservation et restauration, c'est mieux.