Commémoration La Casbah a fasciné de nombreux écrivains et peintres voyageurs, tant par son ensemble architectural que par la couleur de son habit. Ô combien elle était convoitée, jalousée, désirée, aimée? Il y a sept ans, le 23 février 1997 a été déclaré la Journée nationale de La Casbah par l?ex-gouverneur d?Alger. Le même jour de l?an 2000 était clôturé le premier colloque international sur la sauvegarde de La Casbah. Une année plus tard, le 23 février 2001, Abdelmalek Nourani, wali d?Alger, présentait un plan d?urgence pour la sauvegarde de ce patrimoine national qui, laissé à l?abandon, tombe, d?année en année, en ruine. Cette année, La direction de la culture de la wilaya d'Alger organise, aujourd?hui, au Musée des arts traditionnels, une journée d'étude sur la protection et la sauvegarde du patrimoine avec la participation des élus locaux de la capitale et des membres de la commission culturelle de l'Assemblée populaire nationale. Cette rencontre, à laquelle participent des spécialistes dans le domaine du patrimoine ainsi que le comité de wilaya chargé de la classification des biens immobiliers et immatériels, vise à sensibiliser les populations sur l'importance de la protection du patrimoine de la capitale et à permettre aux élus locaux de s'informer sur les textes exécutifs de la loi n° 98/04 relative à la protection du patrimoine et des sites culturels. D?autres manifestations artistiques (expositions, récitals de musique, lectures de textes?) sont organisées, çà et là, à travers la capitale, dans le but de sensibiliser, aussi, encore davantage les pouvoirs publics à prendre concrètement en charge la sauvegarde de La Casbah, ainsi que pour faire prendre conscience à la population civile de l?importance de notre patrimoine d?une valeur historique et architecturale inestimable, qui constitue notre histoire et représente notre mémoire. L?établissement Arts et Culture organise, à l?intention des écoliers, une visite guidée de la Citadelle et du Palais des raïs, avec pour objectif de leur faire découvrir le patrimoine historique d?Alger. A propos de la restauration de La Casbah, Khalida Toumi, ministre de la Culture et de la Communication, a mis en exergue la réelle volonté des autorités au plus haut niveau de prendre en charge cette question, à savoir «l?engagement du président de parrainer politiquement et financièrement la restauration de Dar Essoltan, ainsi que le corps de La Casbah, haut lieu de souveraineté de l?Etat algérien avant la colonisation». Cet engagement se traduit, concrètement, par une dotation budgétaire de près d?un milliard de dinars. En attendant la restauration du site, on célèbre chaque année la Journée nationale de La Casbah, avec le même programme (expositions, séminaires, musique et récitals de poésies, visites guidées?) et avec les mêmes discours et les mêmes promesses. Et pendant qu?on fête notre Casbah, la Cité des deys, quant à elle, se détériore et tombe littéralement en ruine.