La coordination est décidée à aller jusqu'au bout pour faire aboutir ses revendications. Le taux de suivi de la grève des 24, 25, et 26 février courant à laquelle a appelé la Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique, a dépassé les 80%, a indiqué Meziane Meriane, coordinateur de ce conglomérat regroupant 12 syndicats, lors de la conférence de presse qu'il a animée, hier, au siège de l'Unpef à Alger: «Au-delà des chiffres, ce débrayage de 3 jours a eu le mérite de briser le silence de la chefferie du gouvernement qui a rendu public un communiqué diffamatoire», a-t-il ajouté. Meriane n'a pas manqué de dénoncer la ponction de six jours sur les salaires des enseignants grévistes, décidée par le ministère de l'Education, et les harcèlements judiciaires enclenchés par le département de la santé. Il indiquera, à la même occasion, que «la Coordination des syndicats autonomes de la Fonction publique est décidée à aller jusqu'au bout pour faire aboutir ses revendications socioprofessionnelles». Le conférencier rappellera que les syndicats autonomes ont annoncé depuis 2003 que «la marche arrière est cassée». Interrogé sur ce que compte faire la Coordination après la réponse qui lui a été faite par la chefferie du gouvernement, Meziane Meriane répondra que «nous allons consulter la base à travers la tenue d'assemblées générales au niveau des différents syndicats. Et à la base de décider si on va aller à une grève illimitée ou à des grèves cycliques.» Le mouvement de protestation des employés de la Fonction publique devra connaître une escalade, a laissé entendre Meriane. Celui-ci tiendra à rappeler que la Coordination des syndicats autonomes a mis 5 mois pour recourir à la grève, pour donner le temps nécessaire aux pouvoirs publics d'ouvrir un dialogue sérieux et transparent. Parlant de la signature du décret présidentiel portant application de la nouvelle grille des salaires, décidée en octobre dernier, le conférencier rappellera que «le décret porte application d'une grille salariale rejetée par tous les syndicats». Pour lui, «la signature de ce décret est un cadeau pour l'Ugta et un autre geste de mépris à l'encontre des syndicats autonomes». Dans le même chapitre, Rahmani du Cnes, considère que le décret en question stipule la mise en application des augmentations sans attendre la finalisation des statuts particuliers. Et d'ajouter: «C'est une mesure transitoire dénotant une violation flagrante des lois.» Ameur du Satef, tiendra à rappeler que le ministre de l'Education «nous a invités à participer aux ateliers devant élaborer le statut particulier des enseignants avant qu'il décide de nous écarter». Ce syndicaliste s'étonnera du fait que «les responsables mentent à la crème de leur pays». L'autre point «chaud» qui a marqué la conférence de presse a trait à «l'ingérence de l'ambassade des Etats-Unis dans les affaires internes du pays.» Seddi de l'Unpef indiquera à ce sujet que son syndicat «a reçu une invitation de l'ambassade des Etats-Unis et nous sommes allés, croyant à une rencontre avec les représentants de l'organisation internationale de l'Education mais dès qu'on a su que l'objet de cette invitation est lié directement à des questions d'ordre politique...». Il s'agit selon lui, du responsable du département politique au niveau de l'ambassade qui voulait savoir si le mouvement de protestation des travailleurs était lié au refus du troisième mandat présidentiel. Mohamed Ideur du même syndicat indiquera que «on leur a signifié immédiatement que ces questions ne vous regardent pas et nous avons quitté les lieux et informé toutes les instances de ce qui s'est passé». Les représentants des syndicats autonomes se sont relayés pour dénoncer fermement l'ingérence américaine dans les affaires algériennes. Rahmani, après avoir rappelé que le Cnes a refusé carrément l'invitation de la représentation diplomatique des USA, martèlera que «nous n'avons besoin de personne pour nous aider dans notre combat». Merabet du Snpsp soulignera que «cette ingérence est encouragée par le fait que les autorités refusent de dialoguer». Et de renchérir «nous sommes des demandeurs de dialogue. Mais où sont les responsables de ce pays?» Après avoir insisté sur le fait que «le linge sale se lave en famille», Meriane indiquera en guise de conclusion que «les pouvoirs publics n'ont rien à craindre à ce sujet, car les syndicats autonomes sauront défendre les intérêts du pays mieux que les responsables actuels».