Un responsable de la direction du parti avoue que M.Soltani a renoncé au titre de porte-parole pour éviter toute polémique de la part de ses adversaires. Le leader du MSP veut sauver sa peau. Les critiques du vice- président du parti, Abdelmadjid Menasra, l'irritent. Bouguerra Soltani vient de renoncer au poste de porte-parole du parti. Désormais, c'est Mohammed Djemaâ, secrétaire national chargé de l'information et des affaires politiques, qui sera la voix du parti. S'agit-il d'un simple changement ou d'un forcing? La direction politique du MSP écarte la thèse d'un éventuel malaise. «Le président a renoncé à ce poste par sa propre volonté», nous a affirmé un responsable proche de la direction du parti. Pour lui, le leader a pris cette décision pour mieux se consacrer au congrès. «Notre président a préféré laisser la communication à une autre personne pour se consacrer davantage au travail du congrès», témoigne-t-il. «Ce n'est pas du tout un forcing, mais pour bien baliser le terrain au congrès», réitère-t-il. Et de renchérir: «Le leader a fait parvenir sa demande au bureau du conseil national, lequel l'a adoptée en désignant un autre porte-paroe.» Cependant, notre source reconnaît, à demi-mot, le bien-fondé de cette décision: «Je pense qu'il a bien fait pour éviter toute polémique et surtout des reproches», faisant allusion aux critiques émises par Abdelmadjid Menasra. Une confirmation du bras de fer entre le patron du MSP et son vice- président. Même si la direction tente de cacher le soleil avec un tamis, il n'en demeure pas moins que la situation bouillonne à l'intérieur de la maison MSP. Nul n'ignore, en fait, que la formation islamiste traverse actuellement une zone de turbulences. La tenue du 4e congrès national, et la course à la présidence du parti ont fait naître bien des antagonismes au sein du MSP. Si le président du parti se désiste du poste de porte-parole, c'est parce qu'il lui a valu bien des déboires et des remontrances. Etant dans une situation difficile, voire contraignante, M.Soltani sait très bien que toute déclaration peut nuire à sa personne et à son poste. L'on se souvient qu'il en a été ainsi lors de sa dernière sortie où il a annoncé la date de la tenue du congrès national, prévue les 26, 27 et 28 mars prochain. Cette déclaration a provoqué des remous au niveau du conseil consultatif, lequel n'a pas tardé à réagir et à annoncer que le congrès se tiendra en avril prochain. Selon des observateurs, Bouguerra Soltani s'est désisté du titre de porte-parole pour ne pas subir l'ire de ses partenaires de l'Alliance présidentielle. Le silence observé par la formation de feu Nahnah sur la révision de la Constitution et le troisième mandat est un lourd fardeau pour le leader. Pour ou contre ce projet? Le Mouvement de la société pour la paix ne veut toujours pas se prononcer officiellement. Il maintient le suspense. D'ailleurs, la question de la révision de la Constitution ne figurera pas au menu du congrès, selon les responsables du parti. «La révision de la Constitution ne sera absolument pas abordée», assure notre interlocuteur. Cette position explique tant bien que mal l'origine du malaise régnant au sein du MSP. A un mois de la tenue du congrès, Bouguerra Soltani tente de se faire discret. D'autant que sa cote auprès de la base militante commence à baisser, au profit de son adversaire. Aussi, M.Solatni se contente du wait and see.