Certes, l'erreur est humaine! Mais le minimum de professionnalisme s'impose pour un artiste d'une telle envergure. L'entreprise Caramba, spécialisée en événementiel a organisé avec la coordination de l'Office national de la culture et de l'information, deux mégaconcerts avec la star de la chanson libanaise et orientale Assi El Hallani. Et ce, à l'occasion de la Journée internationale de la femme. Comme à l'accoutumée, les organisateurs ont prévu une conférence de presse, jeudi dernier, à l'hôtel Sheraton au niveau de la salle Neptune. Vers 11h, des dizaines de journalistes, en majorité fans pour être plus précis, étaient arrivés sur place, attendant patiemment que l'artiste, pour les uns, ou l'idole pour les autres, fasse son apparition. Bien sûr, ils étaient bien loin de se douter de ce qui les attendait pour les heures qui allaient suivre...Vers 12h, une première déclaration des organisateurs laissait entendre aux journalistes qu'il serait préférable de patienter encore parce que la star est très fatiguée. Bref, l'attente était longue, les journalistes réclamaient de plus belle celui qui devait offrir un spectacle délassant qu'ils ne seraient pas près d'oublier. La déception et l'impatience étaient désormais au rendez-vous et c'était bien justifié, compte tenu de la tournure des événements. A l'arrivée du chanteur, vers 14h, certains, manifestent leur mécontentement, alors que d'autres l'acclamaient et l'applaudissaient pour l'inciter à commencer cette conférence tant attendue. Pour détendre l'atmosphère, il s'excusa auprès de l'assistance: «Je vous présente mes excuses. Car j'ai fait un long voyage; je reviens de l'Australie, je suis très fatigué». Il semblerait que le mécontentement de quelques journalistes l'avait persuadé du fait que sa fatigue ne pouvait justifier un tel retard. Ce qui est survenu jeudi dernier à l'hôtel Sheraton est particulièrement déplorable, mais il ne faut pas pour autant blâmer l'entreprise Caramba, qui, bien sûr, a pris les dispositions nécessaires tant concernant la star que les journalistes. Certes, l'erreur est humaine! Mais le minimum de professionnalisme s'impose pour un artiste d'une telle envergure. Car, c'est une question de considération et de civisme. Il lui fallait ainsi répondre aux questions des journalistes, entre autres, celle de la participation de la diva de la chanson arabe, Fayrouz, à l'occasion de la manifestation de «Damas, capitale de la culture arabe 2008», une participation qui a suscité une forte polémique au sein de la société libanaise. D'autant plus que les relations entre le Liban et la Syrie sont continuellement marquées par des tensions politiques. Assi El Hallani n'est pas allé par quatre chemins, en affirmant: «Je n'ai aucun commentaire à faire là-dessus. Tout ce que je peux dire, c'est que chacun est libre de chanter là où il veut. Je respecte ses engagements ainsi que ses convictions, d'ailleurs, moi aussi, j'y ai participé», a-t-il lancé. Pour revaloriser la chanson arabe, la star, estime que «la chanson doit être authentique et consistante, car l'artiste est la vitrine de son pays à travers la chanson», a-t-il dit. «C'est tout un peuple et une culture qui s'expriment», et il est regrettable, selon lui, de voir des artistes travailler dans la facilité et de faire des chansons trop légères et inutiles. A la Coupole, l'impatience était désormais au rendez-vous et c'était bien justifié compte tenu de la tournure des incidents. A son arrivée sur scène, vers 16h30, certains le huaient, manifestant ainsi leur mécontentement, alors que d'autres l'applaudissaient. Bref, pour détendre l'atmosphère, il a présenté des excuses sincères à son public et a rendu hommage aux femmes arabes, en général, palestiniennes et irakiennes en particulier. La salle n'était pas pleine, mais il s'est efforcé d'offrir à son public une prestation à la hauteur de son talent. Une chance de se racheter devant ses fans.