«L'objectif étant de développer notre secteur pour qu'il puisse être au diapason du développement économique que connaît le pays», a déclaré M.Bouderbala. Considérée par certains comme une utopique, la modernisation des Douanes algériennes se précise au fil des jours. Elle ne sera pas renvoyée aux calendes grecques. Les responsables nationaux, à l'instar du directeur général Mohamed Abdou Bouderbala, tentent, vaille que vaille, de faire valoir leurs arguments. L'Ecole supérieure des douanes à Oran sera prochainement promue établissement national. Cette modification est devenue inéluctable «afin de répondre aux besoins du secteur en cadres compétents et performants», a précisé M.Bouderbala lors d'une visite effectuée, vendredi, à l'Ecole nationale des douanes de Tourcoing (France). Le premier responsable des Douanes n'a pas caché son souhait d'accueillir des experts français en Algérie. Ceux-ci, a-t-il jugé, peuvent assister les douaniers algériens dans la mise en place de cette école nationale dans tous ses départements tels l'ingénierie, la formation...et la télé-formation. Ce jumelage entre les deux écoles permettra à terme, selon M.Bouderbala, «un flux de connaissances et un échange d'expériences dans les deux sens, une formation dans les nouvelles technologies et dans les nouveaux métiers liés à la Douane.» Sans être prolixe, le DG des Douanes a évoqué les bienfaits d'une telle coopération, notamment avec une école de réputation internationale. «L'objectif étant de développer notre secteur pour qu'il puisse être au diapason du développement économique que connaît le pays mais aussi avec les réformes engagées en Algérie», a -t-il poursuivi. Il a précisé encore: «Nous avons un système de formation national appelé à devenir plus performant.» Le ministre des Finances a, quant à lui, mis en exergue l'intérêt que porte son département à l'établissement de relations de coopération en matière de formation dans le secteur des Douanes. Rassurant, M.Georges Clausters, directeur interrégional et chef de la direction française du recrutement et de la formation professionnelle dans le secteur des Douanes, a tenu les propos suivants: «Nous sommes disponibles pour engager une coopération dans le domaine de la formation des agents des douanes algériens», a-t-il répondu. Et de renchérir: «Nous allons nous rendre en Algérie dans les prochaines semaines pour entamer un audit de l'actuelle organisation...et voir comment nous pouvons apporter notre savoir-faire et transférer nos méthodes dans le domaine pour assurer une formation efficace et de qualité.» Dans le cadre de la modernisation de l'institution douanière, il convient de rappeler qu'un plan y afférent (2007-2010), établi par l'administration des Douanes, a été déjà approuvé par le ministre des Finances. Le rôle que jouent les ressources humaines est indéniable. «Il faut former de nouveaux douaniers mais aussi ceux qui sont sur le terrain afin qu'ils soient beaucoup plus professionnels. Devant les enjeux et les nouvelles adhésions de l'Algérie, il faut que le douanier soit préparé à ces échéances», avait déclaré M.Bouderbala. A cet effet, 10 milliards de dinars ont été réservés pour réussir cette nouvelle politique. Par ailleurs, il convient de préciser que les Douanes algériennes prévoient le renforcement de leurs effectifs. Disposer de 20.000 agents est l'un des objectifs fixés à l'horizon 2010. Ainsi, 1500 agents sont recrutés chaque année. Ce renforcement s'effectue après qu'une évaluation a relevé une insuffisance en matière de contrôle, notamment chez les agents chargés des enquêtes.