Le gouvernement n'abordera pas le dossier relatif au pouvoir d'achat et à la flambée des prix. La réunion du Conseil de gouvernement se tiendra demain. Le rendez-vous hebdomadaire est décalé d'un jour à cause de la visite du président de Tadjikistan à Alger. A l'ordre du jour, trois grands projets. M.Karim Djoudi, le ministre des Finances, aura à présenter le projet de loi organique relative aux lois de finances. Un texte qui permet au Parlement de suivre l'exécution des lois de finances, et de contrôler les dépenses budgétaires de l'Etat. Le gouvernement a travaillé sous la pression du pouvoir législatif qui a revendiqué vivement l'élaboration de ce texte. Du haut du perchoir, l'ancien président de l'APN, M.Amar Saâdani, avait exhorté en 2006 le gouvernement à mettre en oeuvre ce mécanisme de contrôle au risque de voir les députés boycotter les débats sur la loi de finances. En 2007, moins critique Abdelaziz Ziari a émis le voeu que l'année 2008 soit celle de la loi organique sur les lois de finances. En effet, on reproche au gouvernement l'absence de transparence sur les dépenses des crédits alloués aux différents ministères. Le ministre des Finances, M.Mourad Medelci, a reconnu en 2006 que son département ne dispose pas de bilan détaillé sur les dépenses sectorielles. Il faut noter que ce texte permettra dans un deuxième temps l'élaboration d'un projet de loi sur le règlement budgétaire. Par ailleurs, le ministre de l'Agriculture Saïd Barkat, présentera le projet de loi portant régulation de l'exploitation des terres agricoles. Ce texte, annoncent ses instigateurs, «s'inscrit dans le cadre de la mise en place d'un dispositif législatif visant à organiser efficacement la protection des terres agricoles et leur vocation productive, à l'effet de sécuriser et de pérenniser le développement de l'agriculture». La loi en question permettra de résoudre les problèmes que rencontrent les paysans sur le terrain et de faire barrage «aux opportunistes et spéculateurs». Toujours dans le secteur agricole, un décret relatif au foncier sera examiné. Rappelons que, selon le premier responsable du secteur, la question des terres agricoles est entre les mains de la justice. Lors du dernier conseil de gouvernement, Barkat a soutenu que son département a récupéré un nombre appréciable de ces terres sans donner de chiffres. Mais, selon des statistiques officielles, à titre d'exemple, dans la wilaya de Naâma, mille trois cent soixante-neuf (1369) arrêtés d'attribution de terres mises en valeur par le biais de la concession agricole, ont été annulés, jusqu'à février 2008, et les terres totalisant une superficie de 3979ha, ont été récupérées par les services des Domaines de la wilaya de Naâma, dans le cadre de l'opération d'assainissement du foncier agricole. Ces terres ont été cédées, précise-t-on, conformément à la loi portant détention de la propriété foncière agricole promulguée en octobre 1984. Parallèlement, les commissions de daïras poursuivent leurs sorties d'inspection, qui ont concerné, durant la même période, 2872 cas, dans le but «d'écarter les indus bénéficiaires» qui n'ont pas engagé les travaux de mise en valeur, en dépit de la détention d'arrêtés de concession. Le ministre de l'Agriculture évoquera, lors du conseil de gouvernement, le budget alloué au secteur qu' il juge «insuffisant». Notons que le secteur représente 10% du PIB et représente en valeur 9,2 milliards de dollars, alors qu'il ne bénéficie que 2% du budget de l'Etat.