L'Algérie est devenue une destination convoitée par les ressortissants des pays subsahariens. Les éléments de la Sûreté de la wilaya de Tamanrasset ont procédé dimanche dernier, lors d'une descente, à l'arrestation de 167 personnes de différentes nationalités en séjour illégal sur le sol algérien, selon un communiqué parvenu à notre rédaction. Les services de la Police judiciaire de la même wilaya, eux, ont pu mettre la main sur quatre auteurs pour «association de malfaiteurs», tandis que le cinquième mis en cause a été déjà emprisonné. A ces malfrats on reproche les vols de voitures et d'autres objets dans la wilaya de Tamanrasset. A l'instar des autres wilayas du Sud, Béchar n'est pas épargnée par le fléau de la drogue. A ce propos, la Police judiciaire a abouti à l'arrestation, samedi dernier, d'un ressortissant africain en possession de 2,03g de drogue. A la lumière de ces faits, il semble qu'il y ait un rapport direct entre cette arrestation d'immigrés clandestins et les quantités «considérables» de drogue introduites à partir de la frontière du Sud-Ouest algérien. Quelque 6 tonnes de kif traité ont été récupérées par la Gendarmerie nationale en moins d'une semaine. Pour ne citer que Béchar qui confirme, de prime abord, ce constat. En fait, l'Algérie semble devenir un point de transit des clandestins africains qui souhaitent rejoindre l'Europe via le Maroc. A en croire les statistiques de la Gendarmerie nationale, sur chaque 100 personnes qui traversent illégalement les frontières de l'Algérie, il y a 10 immigrés potentiels. Transit, pour certains contrebandiers, pour acheminer les stupéfiants et psychotropes, et carrefour, pour d'autres, de l'immigration clandestine, l'Algérie est en passe de devenir une «capitale» de repli pour les extrémistes d'Al Qaîda-Maghreb. Des statistiques établies par les autorités espagnoles, il ressort qu'il existe 17 millions d'immigrés clandestins en Afrique et que 15% sont en provenance du Maghreb arabe, dont notamment l'Algérie et le Maroc. La recrudescence de la criminalité et du trafic de stupéfiants, toutes catégories confondues, replace sous les feux de la rampe le fléau de l'immigration clandestine en Algérie. De pays de transit pour l'acheminement de la drogue, l'Algérie devient, en quelques années seulement, une destination convoitée par les ressortissants des pays subsahariens. Mieux encore, certains «nomades» tentent de s'y installer.