La concrétisation d'un développement durable est tributaire d'un système bancaire efficient. Le système bancaire algérien est caractérisé par l'absence de compétitivité et la faiblesse des capitaux étrangers. Ce sont là, les lacunes relevées entre autres, hier, par M.Hassan Bahloul, président de l'Association nationale des économistes algériens, (Anea). Une réalité qui s'affirme, précise-t-il, «en dépit de la stratégie de réforme concernant la loi sur la monnaie et le crédit, la loi de compétitivité et la loi de finances complémentaire». Intervenant dans un séminaire sur la réforme du système bancaire en Algérie, organisé, hier, à l'université Kasdi Merbah de Ouargla, cet expert mettra l'accent sur la non- implication des banques dans la démarche de développement du pays. Il soulignera à cet effet, que «la concrétisation d'un développement durable demeure tributaire d' un système bancaire issu des rapports d'intégration entre ce système et le mouvement économique». Laquelle intégration est nécessaire à «l'émergence d'un mouvement économique actif favorisant une fluidité de capitaux», a-t-il expliqué encore. Poursuivant son analyse, le président de l'Anea soulignera que les réformes engagées dans le secteur financier «n'ont pas atteint les objectifs escomptés». Un échec qui intervient, déplore-t-il, «malgré l'amélioration de la situation économique de l'Algérie entre 2000 et 2006». A titre indicatif, l'économiste avancera que «97% des crédits alloués par l'Etat sont des prêts à court et moyen terme». Un constat qui renvoie à une absence quasi totale de crédits à long terme, nécessaires à une véritable relance de l'activité économique. Pour remédier à la multitude des dysfonctionnements caractérisant le système bancaire algérien, le conférencier suggère l'adoption d'une stratégie devant servir le développement durable du pays. C'est-à-dire encourager les institutions financières qui accompagnent les projets de production, créateurs de richesses. Car le fait est souligné par tous les opérateurs économiques nationaux, les banques préfèrent financer «l'import-export» et les crédits à la consommation. Les promoteurs de projets industriels et agricoles se heurtent souvent à des obstacles administratifs infranchissables. Se référant aux expériences chinoise et indienne, l'économiste estime que la réussite des réformes nécessite une «stratégie graduelle» en matière de gestion administrative. Cette dernière, ajoutera-t-il, doit «prendre en compte la faisabilité de développement du système bancaire». Il convient d'indiquer que ce séminaire, 2e édition, a vu la participation d'économistes, d'experts et d'universitaires nationaux, arabes et européen. Le programme de cette rencontre a été élaboré de manière à aborder toutes les insuffisances dont souffre le système bancaire. Il s'agit surtout, de l'adaptation de l'audit des banques nationales avec les normes internationales. Lequel point traite du contrôle des circuits bancaires. Une lacune qui pénalise les institutions financières nationales au plus haut niveau. La récurrence des détournements de fonds et l'opacité marquant les opérations de transferts de capitaux sont arrivées jusqu'à mettre en doute la fiabilité des banques algériennes. Le développement et la modernisation du système bancaire ne sont pas en reste dans le programme de ce séminaire où l'on abordera également, l'expérience des banques islamiques et arabes.