L'anarchie est due à l'inadéquation du réseau routier, à l'absence de contrôle et de régulation et au flagrant délit d'incivisme de tout un chacun. L'entrée en service à Blida, depuis plus d'un mois, de l'entreprise publique de transport urbain et suburbain, l'Etusa, a coïncidé avec l'adoption du nouveau plan de circulation. Ce qui n'a pas manqué de susciter, en une sorte de double feed back, à cette nouvelle situation moult critiques de la part des transporteurs privés, qui se considèrent comme victimes de ce nouveau remue-ménage. «En tant qu'opérateurs actifs, nous avons quand même un droit de regard dans tout ce qui touche à notre activité. De longues années d'expérience sur le terrain nous permettent d'orienter un tant soi peu le schéma d'aménagement du flux de la circulation ne serait-ce que par la mise à la disposition des services habilités des informations que nous avons accumulées», indique un transporteur rencontré au niveau du siège de l'Union des transporteurs de Blida qui compte 4000 adhérents. Les contestataires ont mis à l'index, le nouveau plan de circulation qu'ils qualifient de discriminatoire et d'étouffant. La plupart des préoccupations émises reflètent la crainte des transporteurs de se voir amputer d'une bonne partie de leur clientèle. Conséquences: la mise en péril de leurs engagements financiers avec les banques. Les nouveaux itinéraires posent aussi le problème de la longueur des circuits empruntés et du temps de parcours. Alors que l'exaspération des transporteurs privés est à son apogée, le satisfecit des usagers, tel que constaté de visu, se renforce au fil des jours. Certains ont exprimé clairement leur ras-le bol des transporteurs privés et considèrent que cette concurrence peut rappeler à l'ordre ces chauffards de minibus en quête exclusive d'argent au détriment du confort du client et des règles même de la bienséance. Par ailleurs, et de l'avis des spécialistes en recherches opérationnelles, la mise en place d'un plan de circulation pour une ville comme Blida, fera en principe l'objet d'une évaluation permanente. Cette première expérience est appelée à être analysée par approche statistique en combinaison avec l'informatique, les technologies satellites, ou le SIG (système d'information géographique) en vue de maîtriser la typologie des flux pour une meilleure fluidité de la circulation, d'autant plus que le parc automobile a presque triplé durant ces dernières années. Il est clair, que l'anarchie qui prévaut, de longue date, dans le secteur des transports est due, d'une part, à l'inadéquation du réseau routier et à l'absence de la tutelle en matière de contrôle et de régulation, et d'autre part, au flagrant délit d'incivisme de tout un chacun. Un plan de circulation aussi minutieusement élaboré, soit-il, ne réglera pas pour autant, ni les problèmes d'embouteillage, ni d'ailleurs la répartition de la recette journalière à la satisfaction de l'ensemble de la corporation si l'incivisme persiste à sévir. Alors, est-ce la faute au plan de circulation, ou s'agit-il, tout simplement, de l'histoire de l'arbre qui cache la forêt? Un conflit d'intérêts pour lequel les alibis n'ont jamais fait défaut. Ce qui est certain et apparaît comme du bon sens, est que la concurrence est souvent gage de qualité. Maghlaoui tiendra-t-il ses promesses?