Photo : S. Zoheir Par Hasna Yacoub Un préavis de grève a été déposé lundi dernier par le bureau du syndicat de l'ETUSA qui menace de paralyser l'entreprise la semaine prochaine dans le cas où ses revendications ne seraient pas prises en charge. Dans une lettre adressée au ministre des Transports, le bureau du syndicat d'entreprise ainsi que les sections syndicales et le personnel ont tenu à informer leur premier responsable que la décision de recourir à la grève a été prise après épuisement de toutes les voies réglementaires, les écrits et les correspondances aux instances concernées faisant foi. Selon eux, la situation au sein de l'ETUSA est alarmante : «Elle s'aggrave de plus en plus et une intervention urgente de la tutelle pour y remédier et éviter un dérapage prévisible est nécessaire.» Il s'agit, précisons-le, du non-versement des salaires et des subventions de l'entreprise (au titre des exercices 2006, 2007 et 2008). Il est à rappeler que le syndicat de l'Entreprise des transports urbains et suburbains a déjà lancé, il y a quelques mois, un appel de détresse en affichant une grande inquiétude quant à l'avenir de son outil de travail. Les syndicalistes avaient, à l'époque, affirmé que la situation de l'ETUSA est loin d'être reluisante sur «les plans administratif et financier». Selon eux, cette situation est due à «la non-application des mesures prises par les pouvoirs publics» qui prévoient que l'ETUSA assure le rôle de service public quels que soient «le coût et la sujétion». En raison de l'absence de financement intégral de la sujétion de service public, «le risque de malaise reste patent», affirmaient les syndicalistes, qui avaient précisé que pour l'année 2007 «l'ETUSA n'a bénéficié que d'une avance de 100 millions de dinars sur la subvention évaluée par le bureau d'études dépendant du ministère des Transports à plus de 586 millions de dinars. Ce même montant de 100 millions de dinars est prévu pour l'année 2008 alors que l'étude de la Banque mondiale a conforté le bureau d'études du ministère en évaluant également la dotation annuelle de l'ETUSA à plus de 550 millions de dinars. De ce fait, la situation sociale et financière de notre entreprise est très préoccupante». Les syndicalistes, refusant de rester les bras croisés devant le risque de «disparition» de leur entreprise, ont précisé que l'ETUSA a été contrainte de contracter des prêts auprès de la banque et de ne pas procéder au recrutement de conducteurs et de receveurs, «ce qui a engendré l'immobilisation de 53 bus et donc une baisse de recettes». M. Salhi, le directeur des transports urbains et de la circulation routière (DTR), qui a déjà reçu en février dernier les syndicalistes, a déjà expliqué (dans nos colonnes) que les points soulevés par le syndicat de l'entreprise ont été pris en charge. Concernant la subvention, «des négociations à haut niveau sont en cours avec le ministère des Finances afin que le problème de la sujétion publique soit réglé pour tous les établissements urbains sous tutelle du ministère des Transports», avait affirmé M. Salhi. Pour le DTR, il est «inadmissible qu'une partie du parc roulant soit inactive. Nous devons appliquer le redéploiement comme le stipulent les mesures décidées lors du conseil interministériel du 29 mai 2005, et le surplus des employés dans la maintenance doit être réaffecté vers l'exploitation». Très rassurant quant à l'avenir de l'ETUSA, M. Salhi avait dit : «Il n'y a pas d'inquiétudes à avoir quant à l'avenir de cette entreprise. Nous souhaitons juste que le syndicat joue son rôle pour une meilleure gestion et un meilleur rendement.»