Le tango sous ses différents aspects, s'est donné rendez-vous, jeudi dernier, au Théâtre de verdure Laâdi Flici... Ce voyage au coeur de la culture argentine fait partie d'une quinzaine organisée par l'établissements Arts et Culture en collaboration avec l'ambassade d'Argentine à Alger. Un riche programme a été concocté pour faire découvrir ainsi la magie de cette danse des plus sensuelles. Des master class ont été donnés les matinées et après-midi de mercredi et jeudi dernier où une vingtaine de couples se sont inscrits. Ces cours étaient assurés par Orlando Diaz et Delphine Robin ainsi que par Selva Violeta et Marcelo Sebastian Ramer. Deux couples de danseurs qui se sont produits, dans la soirée de jeudi dernier, en plus du crooner Fernado Riospalasio. Ces artistes nous ont conviés à un répertoire diversifié rendant parfois hommage au grand poète Astor Piazola et Patrick Da Silva. Plusieurs thèmes ont été abordés comme l'amour sous ses différentes formes, épanchement sentimental, de l'amoureuse à la prostituée, la pauvreté, l'aventure humaine, le vin, la police...En somme, des choses de la vie de tous les jours, chantant l'âge d'or du tango, lequel était décliné sous différentes formes de danse: tango argentin, tango de salon, milonga néoclassique, milonga à contre-temps... En effet, durant plus d'une heure et demie, ces deux couples de danseurs nous offrirent un joli spectacle où, sous des airs argentins souvent languissants et mélancoliques, parfois joyeux ou tristes, nous donnaient à voir des mouvements tout en souplesse, en grâce et raffinement. Des gestes amples comme ces sauts de jambes et étirements de jupes fendues donnant à voir un spectacle des plus glamour. Un tableau de charme et de séduction, où la danseuse, avec ses différentes tenues de soirée, nous laisse miroiter tel un mirage de oiseau pailleté, un apanage d'émotions aux couleurs des plus chatoyantes. Bref, avec de la grâce et de la sensualité pure au menu, les deux couples, les visages collés presque l'un à l'autre, excellaient, à chacun de leur passage, à vous donner le tournis, à travers des pas à chaque fois mesurés, saccadés qui se veulent un appel à l'amour, à la séduction et au partage. De l'amour né de cette «symbiose entre l'homme et la femme, cette écoute de l'autre, cette philosophie de la vie si poétique, cette énergie que transmet ce langage corporel, qui tend vers la perfection» qu'est enfin le tango comme le définissent si bien Orlando Diaz et Delphine Robin.. Soit un appel au ravissement des sens et à la beauté de l'âme que beaucoup de personnes munies pourtant de leur ticket n'ont pas pu savourer, à cause de la fermeture des portes, à l'heure même de début du spectacle. Une façon radicale, nous assure-t-on, pour dissuader les retardataires. Un moyen d'imprimer définitivement la discipline et l'inculquer aux Algériens. En attendant, beaucoup sont restés sur le carreau, y compris ce meilleur danseur qui, le matin, avait réussi, haut la main, son entrée dans le royaume du tango et qui, parti se changer à la maison, le voilà qui se voit interdit d'entrée une fois devant les grilles du Théâtre de verdure... Enfin, les amateurs indéfectibles de tango, sont conviés encore à un concert de musique avec Ceclila Parody, qui sera donné le jeudi 20 mars prochain, avec une conférence sur l'histoire du tango qui sera animée par madame Alicia Dujovné et le concert que l'artiste Barbara Luna donnera le 27 mars. Alors, cette fois, tachez d'être au rendez-vous dans l'espoir que les retardataires seront remboursés, bien évidemment!