«La balle est dans le camp du ministre de la Santé», lance le Dr Yousfi. Le Syndicat des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp) maintient la protestation. «Nous avons décidé à l'issue de notre 5e congrès, tenu les 11, 12 et 13 mars, de maintenir la grève dans le cadre des actions de la coordination des syndicats autonomes», a déclaré, hier, le président réélu du Snpssp, le Dr Mohamed Yousfi. La coordination a, rappelle-t-on, décidé de reprendre la protestation en avril prochain. Lors d'une conférence de presse, le Dr Yousfi a indiqué qu'un état des lieux a été fait sur l'exercice syndical. Le conférencier a parlé de «mépris et de blocages» de la part du ministère de la Santé et du gouvernement en matière de prise en charge des revendications du Snpssp et de la coordination, notamment. «La balle est dans le camp du ministre. Nous sommes toujours ouverts au dialogue», lance-t-il. D'autres actions de protestation ont été arrêtées et votées lors du congrès concernant le secteur de la santé. Cependant, le Dr Yousfi n'a pas dévoilé la nature de ces actions: «Nous avons saisi le représentant du ministère, présent au congrès, et nous avons accordé quelques jours à la tutelle pour répondre à nos doléances concernant le statut, le régime indemnitaire, les concours...Mais, s'il n'y a pas volonté de débloquer la situation, nous passerons à l'action», menace le président du Snpssp. Abordant le chapitre des préparatifs du 5e congrès, le Dr Yousfi a fait état d'obstacles qui ont perturbé sa tenue. «Nous avons dû changer d'endroit à quatre reprises en 24 heures entre l'hôpital de Ben Aknoun, le siège du syndicat, le siège d'un autre syndicat et la mutuelle de Zéralda», fait-il savoir. Il explique que le département de Amar Tou a attendu la veille de la tenue du congrès pour répondre favorablement à la demande d'autorisation faite par le syndicat, deux semaines avant le congrès, mais sous conditions. «Nous avons reçu l'avis favorable conditionné. La tutelle voulait connaître l'ordre du jour de notre congrès demandant de s'en tenir uniquement à l'élection, chose que nous considérons inadmissible», rétorque le conférencier. Parallèlement, poursuit-il, une autre demande a été faite à la wilaya d'Alger pour la Mutuelle de Zéralda. «Sa réponse nous a été parvenue le jour même du congrès», s'insurge le Dr Yousfi et d'enchaîner que les libertés, en général et les libertés syndicales en particulier «sont plus qu'en danger». «On parle de dialogue mais sur le terrain on fait tout pour limiter cet exercice», dénonce-t-il fermement. Ainsi, et malgré ces entraves, indique le conférencier, le congrès s'est déroulé en présence de tous les délégués des différentes wilayas. Les bilans moral et financier ont été adoptés à l'unanimité, et le président réélu, informe le Dr Yousfi. Il a été décidé aussi de tenir un congrès au lieu d'assemblée générale et d'avoir un conseil national. Par ailleurs, interrogé sur l'instruction du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M.Noureddine Yazid Zerhouni, adressée aux associations agréées leur interdisant de se rendre à l'ambassade des Etats-Unis en Algérie, le Dr Yousfi a affirmé que son organisation n'a pas été destinataire de ce document. «La position du Snpssp est claire là-dessus. Le combat syndical se fait d'abord en Algérie et nous n'avons pas de leçons à recevoir». Il est à noter, enfin, que les paramédicaux entameront, à partir d'aujourd'hui, une grève de trois jours.