Un Algérien vit avec 500 m3 d'eau par an, or en 1962 il disposait de 1500 m3. «De l'eau pour tous c'est l'affaire de tous», tel est le défi auquel a tenté de répondre la 4e Conférence internationale sur les ressources en eau dans le Bassin méditerranéen (Watmed 4), qui se tient à l'hôtel Aurassi, du 22 au 24 du mois en cours. La rencontre scientifique a regroupé quelque 200 participants de différents pays du Bassin méditerranéen. «La crise de l'eau est la préoccupation majeure de l'humanité», a souligné Ahmed Kettab, qui présidait l'événement. «Protéger les barrages de l'envasement, traiter les eaux usées et cesser de négliger les robinets qui fuient sont autant d'efforts que nous devons faire tous ensemble pour sauvegarder ce qui reste d'eau», a-t-il indiqué. En outre, les scientifiques algériens, tunisiens, libanais et canadiens ont débattu la problématique de l'eau dans le Bassin méditerranéen et son impact sur le développement durable des pays de la région. Ce colloque vise à regrouper les compétences du Bassin méditerranéen pour créer une nouvelle dynamique de dialogue et un large échange d'expériences et de résultats de recherche. Il a aussi pour objectif de réexaminer et comparer l'état des ressources en eau dans le Bassin méditerranéen. Formuler des stratégies et identifier des approches éco-technologiques pour la restauration et la gestion des écosystèmes aquatiques, identifier les secteurs de coopération dans les sciences de l'eau entre les pays méditerranéens sont aussi le but de cette rencontre. «L'eau a une valeur socioéconomique, environnementale et géopolitique particulière. Les solutions techniques et économiques impliquent, de fait, une solidarité entre régions et entre Etats, ainsi qu'une gestion durable de l'eau devant tenir compte des questions sécuritaires et pour cela, un certain nombre d'accords et de conventions sont indispensables», a indiqué Ahmed Kettab. Le stress hydrique est déjà bien ressenti dans les pays de la Méditerranée. A titre d'exemple, un Algérien vit avec 500m3 d'eau par an. En 1962, il disposait de 1500m3. Ce cas n'est pas spécifique à l'Algérie, tous les pays du Bassin méditerranéen sont déjà touchés ou bien concernés. Les effets sur les ressources en eau sont causés par les changements climatiques. En effet, la température mondiale moyenne a augmenté d'environ de 0,6°C, ce qui entraîne l'augmentation du nombre de jours chauds. Notons que la 4e Conférence internationale sur les ressources en eau dans le Bassin méditerranéen a coïncidé avec la commémoration de la Journée mondiale de l'eau. A cette double occasion, le président de la République a adressé un message aux congressistes dans lequel il a rappelé les axes fondamentaux de la politique suivie par le pays pour assurer la satisfaction des besoins des populations et participer à l'action de l'assainissement. Il a également évoqué le budget réservé au secteur qui est de 14 milliards de dinars pour la période allant de 2005 à 2009. Les travaux de Watmed 4 représentent une base pour la réflexion internationale d'une gestion durable de l'eau pour atteindre les objectifs du développement du Millénaire. Deux grands rendez-vous sont inscrits: l'Exposition universelle de Saragosse de juin à septembre prochain sur le thème de l'eau et le développement durable ainsi que le 5e forum mondial de l'eau qui est prévu a Istanbul en mars 2009.