Un Algérien vit avec 500 m3 d'eau par an. En 1962, il disposait de 1500 m3. Son cas n'est pas unique : tous les pays du bassin méditerranéen sont déjà touchés ou bientôt concernés par ce qu'on appelle le stress hydrique, c'est-à-dire le seuil à partir duquel la demande en eau dépasse la quantité disponible. Quelque 200 scientifiques algériens mais aussi tunisiens, libanais ou encore canadiens discutent longuement du sujet depuis hier matin et jusqu'à demain, à l'occasion de la quatrième conférence internationale sur les ressources en eau en Méditerranée, Watmed 4, qui se tient à El Aurassi. « De l'eau pour tous, c'est l'affaire de tous, a souligné Ahmed Kettab, le président de l'événement. Protéger les barrages de l'envasement, traiter les eaux usées, mais aussi faire la chasse aux robinets qui fuient sont autant d'efforts que nous devons faire tous ensemble pour sauvegarder ce qui reste d'eau. » Lors de cette rencontre scientifique, la question des politiques de gestion de l'eau pour un développement durable est abordée, ainsi que celle des avancées technologiques en sciences de l'eau. Des chercheurs présentent des cas d'études concrets : l'évaluation des ressources en eau souterraines côtières par modélisation de l'intrusion marine ou l'utilisation de plasmas non thermiques dans le traitement des eaux, par exemple. Watmed s'inscrit dans une série de grands rendez-vous autour de l'eau : la journée mondiale de l'eau sur le thème de l'assainissement, jeudi dernier, l'exposition universelle de Saragosse de juin à septembre 2008 sur le thème de l'eau et du développement durable, le Forum mondial en mars 2009 à Istanbul, où sera présenté le troisième rapport mondial sur l'eau, et la décennie internationale d'action 2005-2015 « L'eau, source de vie ».